C’est LE buzz de ce début de semaine, à Wimbledon. En conférence de presse, Gilles Simon s’est exprimé sur la parité hommes/femmes dans le tennis.
« Aujourd’hui, le tennis masculin est en avance sur le tennis féminin. Les joueurs ont passé deux fois plus de temps sur le terrain que les femmes à Roland. On parle souvent d’égalité, mais dans le sport, ce n’est pas un truc qui marche. Dans le tennis, on observe l’égalité des prize money entre les hommes et les femmes alors que le tennis masculin est plus attrayant que le tennis féminin. »
Ajout twitter : « Est‐ce que je vais m’attirer les foudres des associations féministes ? Je m’en fous ! »
Une petite bombe dans un milieu où le conformisme est de mise – en même temps, ce type de propos n’est‐il pas un danger pour les avancées sociales dans la réduction des inégalités de traitement hommes/femmes ? Les réactions n’ont pas tardé – et de toutes parts. Pour, contre, il y a désormais les pro et les anti‐Gilou. Les arguments avancés par les uns et les autres paraissent valables. Et vous, qu’en pensez‐vous ?
« Ce que Simon dit, ça ne veut rien dire pour moi. Nous avions eu une discussion à ce sujet à Estoril, parce qu’il essayait de me mettre hors du court d’entraînement. J’étais à lui dire : « Mec, tu n’as pas ce court là. » Son coach avait été sympa. Il m’avait demandé : « Pourquoi tu ne l’aimes pas (Simon) ? » J’avais répondu « parce que quand j’avais dix ans, il m’avait frappée avec une balle et ne s’était même pas excusé. Donc j’étais du genre : « Je ne l’aime pas. » Sloane Stephens
« Sur l’année, on ne gagne pas autant qu’eux, alors qu’on s’investit autant. Sur le plan physique et personnel, les investissements sont les mêmes que les leurs. Les joueurs qui attirent du monde dans le circuit masculin, il y en a cinq ou six et les autres profitent aussi de ces joueurs qui attirent énormément de monde. » Marion Bartoli
« Est‐ce qu’on aborderait le sujet si on était dans une époque avec Hewitt ou Ferrero chez les hommes et Chris Evert ou Steffi Graf chez les femmes ? Sur les Grand Chelem, la parité me gêne un peu. Parce que les efforts quand on est au meilleur des cinq sets ne sont pas les mêmes que pour ceux en trois sets. Cette parité dont on parle, ce n’est pas celle de l’Assemblée nationale, où hommes et femmes peuvent défendre les mêmes projets avec la même efficacité. Chez les filles, les demi‐finales du jeudi ou la finale du samedi se vendent moins bien, même au marché noir. Pour moi, la méthode égalitaire, ce n’est pas de mettre hommes et femmes en même temps. Le circuit féminin s’auto-génère, il a sa propre économie. Et dans ce cadre‐là, ça ne me dérangerait pas que les femmes gagnent plus si elles dégagent plus de revenus. » Jean‐François Caujolle, pour 20 Minutes
« C’est marrant, ce genre d’affaire sort toujours pendant Wimbledon. Ça me fait marrer. La polémique est là depuis bien longtemps. J’ai tellement entendu de bêtises par rapport à tout ça, avant Gilles Simon. Aujourd’hui, les filles méritent amplement ce qu’elles gagnent. Ce serait dommage de revenir en arrière. J’espère que Gilles a autre chose à penser que ça. Il y aura toujours des garçons pas satisfaits de la parité. S’ils disent qu’ils jouent plus longtemps, et bien ils n’ont qu’à jouer en trois sets eux aussi. Est‐ce que ça ne les ennuie pas de jouer en cinq sets ? Je vous ai amené une solution là. Il ne faut pas comparer. Dans les finales de Grands chelem, les femmes remplissent autant les tribunes que les hommes. Et sur certains tournois, comme Rome ou Madrid, même les garçons ne remplissent pas les tribunes. On passerait aussi moins de temps qu’eux sur le court. Mais un jour j’ai passé 4h17 sur un court. Je ne suis pas allée me plaindre. » Nathalie Tauziat, pour 20 Minutes
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Publié le mercredi 27 juin 2012 à 18:10