Mené deux manches à une puis 4–1 dans la 5e manche, David Ferrer domine finalement Janko Tipsarevic en cinq sets, (6−3, 6–7[5], 3–6, 6–3, 7–6[4]) et 4h31 de jeu. Le‐voilà qualifié pour les demi‐finales de l’US Open où il retrouvera soit Del Potro, soit Djokovic.
Malgré un break concédé d’entrée, c’est bien l’Espagnol qui gère le mieux son entame de match. Plus solide, plus régulier, Ferrer capitalise sur les fautes adverses pour empocher la première manche 6–3. C’est dans le second set que le combat s’intensifie. Les échanges sont rudes, longs, éreintants. Bref ce à quoi on s’attendait. Chacun a ses occasions, mais Ferrer laisse réellement passer sa chance lorsqu’il rate trois balles de break à 5–5. Électrisé par ce sauvetage miracle, Tipsarevic réussit un tie‐break absolument parfait en termes d’engagement et d’agressivité (remporté 7 points à 5). Le‐voilà revenu à une manche partout.
Soulagé par ce retour au score, le Serbe se lâche enfin complètement. Son revers frappé long de ligne notamment fait des ravages dans la défense espagnole. Plus entreprenant, plus volontaire aussi, Tipsa’ prend logiquement l’avantage au score en empochant la troisième manche 6–2.
Mais David Ferrer ne lâche jamais. Même mené au score, même dominé à la castagne du fond de court, où il remporte d’habitude l’essentiel de ses matches. L’Espagnol fait le dos rond, conserve la bonne attitude et sur sa première occasion, il ravit le service adverse à 4–3, avant de conclure la manche 6–3. Contre le cours du jeu, le numéro 5 mondial revient donc à hauteur deux manches partout. Il faudra disputer un cinquième set décisif, c’était presque écrit.
D’entrée, on sent Tipsarevic touché physiquement. Le Serbe fait son maximum pour écourter les points : services‐volée, amorties… Et ça marche ! Calme, relâché, la tête de série numéro 8 joue son meilleur tennis en ce début de cinquième set. Rapidement, il se détache 3–0 puis 4–1. Mais à 4–2, après avoir mené 0–30 sur le service de l’Espagnol, Tipsarevic chute lourdement au beau milieu d’un échange. L’Espagnol recolle finalement à 4–3 et profite de sa dynamique positive pour égaliser à 4–4. Le combat fait rage, les échanges sont toujours aussi disputés. Droite, gauche, droite, gauche, les deux hommes visitent le Stadium Arthur Ashe dans tous ses recoins. Et si Ferrer galope toujours aussi vite, Tipsa, lui, crampe. Juste avant de sauver deux balles de break à 4–4, 15–40. Alors le Serbe interrompt la rencontre et demande l’intervention du kiné. En plein jeu. Reposé par ces quelques minutes sur la chaise, le numéro 8 mondial sauve ces balles de KO. Mieux, il pousse David Ferrer dans un tie‐break décisif de tous les dangers. Les deux hommes se neutralisent d’abord sur leurs services respectifs. Mais à 4–3, grâce à un coup droit sur la ligne, Ferrer réalise le premier mini‐break (5−3). Impressionnant de courage et de maîtrise, il conclut sur sa première balle de match (7−4).
Après 4h31 et cinq sets d’un énorme combat (6−3, 6–7[5], 3–6, 6–3, 7–6[4]), David Ferrer se qualifie pour les demi‐finales de l’US Open. Sans jouer son meilleur tennis, la tête de série numéro 4 a tenu son rang. Il retrouvera Novak Djokovic ou Juan Martin Del Potro pour une place en finale samedi. Inutile de préciser que la récupération de l’Espagnol sera l’une des clés de ce combat à venir.
Le livre « Grand Chelem, mon amour » est disponible. Retrouvez les 40 matches de légendes de la décennie 2001–2011. Un livre de la rédaction de GrandChelem/Welovetennis.
Publié le vendredi 7 septembre 2012 à 00:52