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Djokovic mi‐mollet…

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Le tirage au sort constitue toujours un moment impor­tant d’un tournoi du Grand Chelem. Pour la presse, on ne vous cache pas que c’est aussi le vrai coup d’envoi de l’épreuve, le début des quali­fi­ca­tions formant le tour de chauffe. Il y a avant le tirage… et après. Avant, c’est le temps des spécu­la­tions sans matière, informes et infirmes. Après, c’est celui des spécu­la­tions concrètes et formées. Mais toujours aussi infirmes. Car les tirages au sort sont ainsi fait qu’ils remettent nos pronos­tics dans les mains du destin. Il s’agit de « sort » et rien n’est moins sûr que ce dernier. Néanmoins, c’est le jeu : envi­sa­geons dans le détail les possibles parcours de Roger Federer, Novak Djokovic et Andy Murray. On vous le dit, c’est du vent, qui porte espoirs et hypo­thèses, mais l’exer­cice est convenu et attendu.

Le tableau masculin de l’US Open

Novak Djokovic, les mains dans les poches ?

Lorsqu’on est un joueur du ventre mou du clas­se­ment ATP, tirer une grosse tête de série au premier tour d’un tournoi du Grand Chelem, ça fait souvent plaisir la première fois. Mais la deuxième… Paolo Lorenzi a dû décou­vrir avec une certaine cris­pa­tion le nom de son futur adver­saire, en ouver­ture de l’US Open : Novak Djokovic. L’Italien, 69ème joueur mondial, se rappel­lera sans plaisir leur dernière rencontre. C’était au premier tour de l’Open d’Australie, en janvier dernier. Il avait encaissé 6–2 6–0 6–0. Hasards du destin… Ce n’est certai­ne­ment pas cette année qu’il rempor­tera son premier match à New York, ni son premier en Grand Chelem. Pour le numéro deux mondial, c’est un début en douceur, suivi d’un deuxième tour tout aussi tran­quille, face au Brésilien Rogerio Dutra Silva ou à un qualifié. Au troi­sième tour, les choses se compliquent tout aussi calme­ment : atten­tion à Julien Benneteau, bien entendu, qui peut être l’homme d’un bon coup et qu’il faudra(it) aborder avec sérieux. Ou a Jerzy Janowicz, 21 ans, en progres­sion très régu­lière, qui était classé au‐delà des 200 en début d’année et qui pointe, aujourd’hui, à la 87ème place. Attention, atten­tion… Mais on ne s’en fait pas trop. 

En huitièmes, son plus dange­reux adver­saire pour­rait être Stanislas Wawrinka, récent demi‐finaliste à Cincinnati. Le Suisse a déjà disputé un quart de finale à l’US Open. C’était en 2010. Il avait alors battu rien moins… qu’Andy Murray. Jouer Stan’, c’est un peu affronter l’in­connu. S’il est en verve, il peut faire mal à n’im­porte qui. Mais il brille égale­ment par son irré­gu­la­rité. Si ce n’est pas Wawrinka, ce pour­rait être Dolgopolov, mais, là encore, en termes d’ir­ré­gu­la­rité, le garçon se pose. Vainqueur au tournoi de Washington, cet été, il s’est ensuite incliné au premier tour à Toronto et à Cincinnati. Quant à Marcos Baghdatis… On lui souhaite de briller et d’aller jusque là, mais la tâche risque de s’avérer impos­sible. En bref, Djokovic peut envi­sager serei­ne­ment les quarts de finale.

A ce stade, on l’in­ci­tera à la plus grande prudence. Juan Martin Del Potro semble être le candidat idéal pour trou­bler une sympa­thique fête serbe. L’Argentin, huitième joueur mondial, vient de battre Djokovic à Londres, pour les Jeux Olympiques. Et, même si revanche a été prise par Nole, à Cincinnati, Juan Martin a prouvé qu’il était, cette année, de retour au plus haut niveau. A New York, il jouera sur le terrain de sa perf’ la plus reten­tis­sante, avec son titre de 2009 en toile de fond. Quoi qu’il en soit, la confron­ta­tion pour­rait être explo­sive. Ce n’est, d’ailleurs, pas pour rien que les book­ma­kers placent la tour de Tandil en quatrième posi­tion des favoris à la victoire finale… En cas d’éli­mi­na­tion précoce de Del Potro, il faut avouer que Novak Djokovic prêche­rait des convertis. Juan Monaco, Andreas Seppi, Bernard Tomic et les très vieillis­sants David Nalbandian et Andy Roddick ne nous incitent pas à prédire une surprise. Les voir en quarts de finale serait déjà un authen­tique exploit.

Suite à la poten­tielle chaleur Del Potro, sa demi‐finale risque de manquer d’ad­ver­sité. Alors oui, David Ferrer constitue, malgré tout, un obstacle d’im­por­tance. N’est pas cinquième joueur mondial qui veut. Mais le Valencian n’a jamais battu Djokovic en Grand Chelem. Pis, il ne l’a dominé que sur terre battue, sa surface fétiche, et dans le contexte parti­cu­lier d’une phase de poules, à la Masters Cup. Enfin, si Ferrer se remé­mo­rera avec tendresse et bonheur sa demi‐finale new yorkaise de l’année 2007, il recon­naîtra égale­ment que Big Apple ne l’a, depuis, pas telle­ment inspiré. Djoko peut respirer. Pour le reste, Lleyton Hewitt, Mikhail Youzhny, Tommy Haas, Philipp Kohlschreiber, Viktor Troicki, Janko Tipsarevic ou même Richard Gasquet… Autant de noms qui peuvent certes surprendre leur monde jusqu’en quarts de finale. De là à les regarder lutter pour une place en finale de Grand Chelem… On mention­nera néan­moins John Isner. 10ème joueur mondial, l’Américain peut percer devant son public. A 27 ans, c’est peut‐être le moment. Ou pas. Rien n’est moins sûr !

« Rien n’est moins sûr. » C’est encore la sentence qui carac­té­rise le mieux le tableau de Novak Djokovic. Le Serbe a, en face de lui, pléthore de joueurs de qualité, poten­tiel­le­ment dange­reux. Mais trop irré­gu­liers. On ne dira pas que les portes de la finale lui semblent grandes ouvertes, mais il faudra peut‐être plus que ses adver­saires pour les lui refermer au nez. Un problème physique ou un niveau moyen… C’est à ces condi­tions qu’on peut l’ima­giner mis en difficulté.

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