5ème extrait de notre Grand Entretien avec Emmanuel Planque. L’intégralité de cet interview devait être publiée dans le numéro 77 de We Love Tennis Magazine mais la pandémie ne nous permettait pas de distribuer le « mag » dans notre réseau. Nous avons décidé de vous proposer ce contenu en plusieurs parties durant toute cette semaine. Lors de cette partie, Emmanuel revient sur son parcours de coach, et les différentes missions qu’il a mené avec « ses » joueurs.
Tu as eu de belles aventures avec Guillaume Rufin, Corentin Moutet et Lucas Pouille. Trois joueurs complètement différents en termes de jeu et de tempérament. Est‐ce que cela veut dire qu’un coach n’a pas à entraîner un style de joueurs particulier ? Le coach serait‐il plus « caméléon » que le joueur ?
Oui, je suis fier de ces aventures humaines. Je revois Mika Llodra gagner son premier tournoi au Mondial Country Club de la porte de la Chapelle contre Xavier Luscan. Il avait 14 ans et je le revois aussi gagner dix ans plus tard son premier ATP Grand Prix à ‘s‑Hertogenbosch contre Coria (numéro 2 ATP). Je revois Guillaume Rufin venant de gagner le Championnat de France junior en 2007 et battant Feliciano Lopez (numéro 15 ATP) à Montpellier en 2012. Plus près de nous, je me souviens du premier match avec Lucas Pouille dans un Future en Serbie en septembre 2012 et je le revois battre Nadal en août 2016 sur le central de New York 7⁄6 au 5e set.
Ce qu’il me reste finalement de ces aventures passionnantes, c’est cet espace‐temps, ce que nous avons mis en place, ce que nous avons dû dépasser, ce que nous avons appris l’un de l’autre. Les résultats sont finalement peu de chose, l’essentiel est bien ailleurs. L’envie d’avancer ensemble, de se découvrir donne un sens et une saveur particulière à ces histoires singulières.
Publié le samedi 26 décembre 2020 à 17:19