Le coach de Fiona Ferro a bien voulu répondre aux questions de We Love Tennis alors même qu’il se fait assez rare dans les médias. Ses explications limpides et précises confirment qu’Emmanuel Planque aime son métier, ses joueurs et ne cesse avec eux de vouloir progresser. Ce grand entretien devait être publié dans notre n°77 qui n’a pas être distribué à cause de la crise sanitaire du Covid‐19. Nous avons donc décidé de vous le découper en plusieurs parties. Ce mardi, on se pose la question de la différence entre coaching masculin et coaching féminin.
Est‐il facile de passer des hommes aux femmes en matière de coaching ? Que penses‐tu du fameux cliché selon lequel les femmes seraient plus émotives que leurs homologues masculins ?
« En fait, je n’ai pas vraiment raisonné en termes de sexe lorsque nous avons commencé à travailler en ensemble. À chaque fois que j’ai démarré un nouveau projet, je me suis efforcé de respecter la singularité de l’individu que j’avais à faire progresser. Ce qui veut dire lui offrir la possibilité d’être lui‐même sans jamais l’enfermer dans un rôle ou lui coller une étiquette. Par ailleurs, je ne demande plus jamais de renseignements auprès des entraîneurs précédents pour ne pas être influencé par leurs avis. Je ne voulais vraiment pas nier la singularité de Fiona ; alors peut‐être ai‐je perdu du temps… Je ne sais pas. Mais au moins, mes évaluations de début de collaboration étaient fondées sur des faits observés. Pour répondre à la question concernant l’émotivité supposée des filles, je dirais encore une fois qu’il s’agit d’un cliché sans pour autant nier les particularités du tennis féminin. L’absence de prédominance du service fait que chaque point est joué, ou quasiment. Rares sont les filles capables de servir deux aces par jeu. Par conséquent, la charge émotionnelle est très intense. Après quelques mois avec Fiona, j’observe chez un grand nombre de filles la volonté incroyable de bien faire les choses. La plupart sont très impliquées, elles « jouent » énormément de choses à travers leur métier, peut‐être plus que les hommes… »
Publié le mardi 22 décembre 2020 à 09:21