3ème extrait de notre Grand Entretien qui devait être publié dans le numéro 77 de We Love Tennis Mag. Emmanuel Planque nous parle de son travail avec Fiona Ferro que beaucoup de fans ont découvert lors de la dernière édition de Roland‐Garros.
Tout le monde vante l’attitude de Fiona. On sait qu’elle a été entourée par une famille aimante, travailleuse, que ses frères jouaient au tennis. Quelle est la place que le terreau familial occupe dans la construction d’un athlète ? Comment le coach utilise‐t‐il ses valeurs ?
L’éducation est le socle essentiel sans lequel rien n’est possible. Le rapport qu’a Fiona au travail est l’exemple type de valeurs transmises par l’éducation. J’en profite quotidiennement. Le respect qu’elle a pour son métier est aussi un héritage familial.
Quand j’ai demandé à un coach renommé ce qu’il pensait du team Planque/Ferro, il m’a répondu : « S’ils continuent à bosser comme cela, ils iront loin. Fiona est la seule joueuse tricolore à pouvoir gagner prochainement des tournois du Grand Chelem. » Tu prends cela comme un compliment ? Une menace ? Tu n’en tiens pas compte ?
Avant tout, même si je ne sais pas de quel entraîneur il s’agit, j’ai envie de lui dire merci. Nous savons pourquoi nous travaillons, nous traquons le progrès. C’est ce qui donne du sens à notre action. Si cela amène Fiona à réaliser de grandes choses, tant mieux ! Est‐ce une source de pression ? Non, car nous revendiquons le droit à l’échec comme le droit au succès. Nous savons que le chemin sera sinueux. Nous savons reconnaître les différents panneaux qui parcourent la route et nous essayons d’être les plus réactifs et « remédiants » possible.
Publié le jeudi 24 décembre 2020 à 09:49