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Gilles Simon (3) : « Va demander à Monfils de jouer comme Tsonga, tu verras ce qu’il va te répondre »

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Dernier extrait de l’in­ter­view de Gilles Simon que nous avons réalisé pour la sortie avortée de notre numéro 77 de We Love Tennis Magazine. Par la suite, comme prévu nous donne­rons la parole à des contradicteurs.

Si on te suit, un des 4 nouveaux mous­que­taires auraient du gagner un Grand Chelem..
La période était compli­quée, et Jo n’était pas si loin mais il y avait toujours un des 4 qui étaient là et perfor­mants. C’est d’ailleurs pas éton­nant que Jo soit devant car ce discours porté vers le jeu offensif est celui qui est le plus adapté à son jeu, mais aussi à son tempé­ra­ment. Va demander à Gaël de jouer comme Jo tu verras ce qu’il va te répondre. Ce n’est pas grave de jouer 3 mètres derrière la ligne, Rafael Nadal le fait très souvent. Aujourd’hui, il a gagné 20 titres du Grand Chelem.

Tu parles pas de tech­nique ni de physique dans ton livre. C’est surpre­nant car cela fait partie des éléments qui doivent aussi permettre d’être perfor­mant.
J’y ai pensé mais j’ai envie de dire que sur ces deux axes nous sommes en France plutôt bien placé. Je sais que l’on vante la prépa­ra­tion à la Paganini de Roger Federer mais je ne pense pas que ce soit cela qui fasse la diffé­rence sur la durée. En terme de prépa­ra­tion physique, on a un vrai savoir faire et cela ne date pas d’hier.

Donc ton combat peut se résumer par : Arrêtons de projeter l’idée du joueur à la Federer, celui qui est toujours créatif, qui prend son jeu à son compte, et accep­tons l’iden­tité de chaque joueur..
C’est un résumé rapide mais c’est cela, je suis rassuré, je vois que tu as lu le livre (rires).

Arrêtons aussi de répéter que le joueur trico­lore est celui qui mouille..
Evidement, c’est tota­le­ment contre productif. Ce discours n’a plus de raison d’exister et pour­tant je l’en­tends encore. Il y a du talent partout, tous les joueurs sont diffé­rents. Il ne faut plus imposer des schémas ou une forme d’idéo­logie. Moi aussi, j’ai envie que les joueurs fran­çais gagnent des tour­nois du Grand Chelem. Quand je regarde les cham­pions qui ont marqué l’his­toire récem­ment, ils n’ont pas tous les mêmes profils bien au contraire et c’est cela qui me plait. Entre Andy Murray, Novak Djokovic, Roger Federer et Rafael Nadal, il y a peu de simi­li­tudes en terme de jeu, et c’est cela qui fait le succès du tennis.

Tu t’es préparé à quoi après la sortir du livre ?
A rien, j’ai la convic­tion profonde qu’il fallait parler de ce que j’ai vécu car il a un vrai déca­lage entre la réalité du terrain et ce qui m’a été enseigné ou que l’on a voulu m’im­poser. Ce livre a la mérite de poser les choses. Il existe. Après on verra bien ce qu’il va arriver…ou pas.