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Le monde à l’endroit

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Notre numéro 76 vient de sortir dans notre réseau. Nous propo­sons un concept avec deux unes, celle du monde à l’en­vers avec l’US Open sans public, et celle du monde à l’en­droit avec Roland‐Garros. Voici d’ailleurs l’édito du monde à l’en­droit, il est d’ac­tua­lité puisque Roland‐Garros a fina­le­ment commencé hier avec le 1er tour des qualifications.

Le monde à l’endroit 

« On peut toujours se cacher derrière un masque, ne pas respirer et attendre que ça passe. On peut aussi subir les événe­ments et pester par la suite en évoquant le sort ou encore la malchance. Dès que la pandémie a frappé, la FFT, notre FFT, a décidé de prendre le taureau par les cornes, de sortir les bande­rilles et de défendre notre Roland‐Garros bec et ongles avec aplomb, vision et envie. Car notre Roland‐Garros est le poumon, le cœur de notre écosys­tème. C’est lui qui nourrit nos ligues, nos comités et donc nos clubs. Roland‐Garros, ce sont nos Mousquetaires, notre Yannick Noah de 1983, l’ocre et les géra­niums au bord des loges. De sa construc­tion à son exten­sion, Roland‐Garros a toujours été le théâtre de l’impossible, du blond suédois, du revers à deux mains long de ligne du maître des lieux Rafael Nadal. Pour préserver tout cela et bien plus encore, Roland‐Garros débu­tera donc un lundi de septembre alors que l’automne aura commencé à pointer le bout de son nez. Et nous passionnés, on ne boudera pas notre plaisir, celui de la trajec­toire bombée, de la sueur, de la glis­sade, d’un cinquième set au bout de la nuit sous les nouveaux projec­teurs, de nos Frenchies flam­boyants, de la surprise que l’on n’attendait pas. Rêve impos­sible, illu­soire, rêve d’enfant, Roland‐Garros est l’objectif, le Graal, c’est notre cathé­drale. Elle aurait pu prendre feu, s’écrouler ; il n’en est rien. Elle a tenu le choc, elle a laissé passer l’orage pour se déplacer dans le calen­drier et se poser là comme le monu­ment d’une certaine idée du jeu : un tennis de frac­tures, un tennis de l’usure. Ce Roland‐Garros 2020, c’est le monde à l’endroit, celui des fans respec­tueux de la distance sociale, barrière inévi­table contre le Covid‐19, celui des joueurs ambi­tieux. Le tennis, en France, est plus qu’une culture, c’est un bastion inat­ta­quable et ceux qui ont parfois douté du drapeau trico­lore se sont trompés. Les deux événe­ments spor­tifs qui rythment habi­tuel­le­ment l’arrivée de l’été auront fina­le­ment eu lieu : le Tour de France aura eu l’honneur de débuter les festi­vités, avec son défilé de la cara­vane et son maillot jaune, cédant très vite la place à nos retrou­vailles avec les applau­dis­se­ments feutrés et la couleur orange, celle de notre terre bien‐aimée… Il était temps ! »

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