AccueilWe Love Tennis MagNicolas Brun: "Le centre du Cap d'Agde va retrouver son dynamisme"

Nicolas Brun : « Le centre du Cap d’Agde va retrouver son dynamisme »

-

Certains lieux évoquent une période où le tennis était en plein essor… Le centre du Cap d’Agde, dirigé par Nicolas Brun, en fait partie. Fort de son glorieux passé, le voici entré dans une nouvelle ère. Le mot d’ordre de cette recons­truc­tion ? La passion. Entretien avec le maître des lieux, qui ne manque ni d’idées, ni d’en­vies. Sûrement la clef de la réussite !

En quoi était‐il impor­tant de fêter avec nous cet anniversaire ?

Je suis un fan sincère du maga­zine et welovetennis.fr est en première ligne de mes favoris, sur mon navi­ga­teur web. Le maga­zine, c’est un condensé d’in­for­ma­tions allant de la base au plus haut niveau. Tous les acteurs du tennis y sont repré­sentés, confir­mant que le tennis n’appartient à personne. J’aime cette idée (rires).

Le Cap d’Agde a toujours été une plate‐forme du tennis, même s’il y a eu des hauts et des bas. On sent que tu as vrai­ment envie de redé­ployer ce qui a fait sa réus­site il y a quelques années…

Je consi­dère que le centre est un réel héri­tage. Tout est réuni, ici, pour que les passionnés de tennis soient ravis. Cet héri­tage nous a été légué par un vision­naire : Pierre Barthès. Il est à l’origine de tout cela… Et il faut avouer qu’il est excep­tionnel d’avoir une infra­struc­ture de ce type avec 50 courts, dont huit couverts, un club‐house, un restau­rant, des piscines, un hôtel et une rési­dence de 250 appar­te­ments. C’est ce qui fait que je me sens investi d’une mission, surtout depuis que la Ville a pris le site en main pour qu’il rede­vienne ce qu’il a été par le passé. Je reçois énor­mé­ment d’appels de personnes qui me disent : « Nicolas, j’ai fait les stages ici, il y a 30 ans. Mon fils et mon petit‐fils vont venir chez vous. » C’est très bien d’in­suf­fler à nouveau l’es­prit de Pierre Barthès. Même si l’aven­ture ne fait que commencer, il est récon­for­tant de constater que notre démarche est comprise. C’est le fruit d’une véri­table méthode. Chez nous, il y en a pour tous : du joueur de haut‐niveau au débu­tant qui veut profiter de sa semaine de vacances. On mise aussi beau­coup sur le coaching indi­vi­dua­lisé, les circuits de tour­nois et la notion de plaisir/loisir, type villages de vacances.

Tu nous as parlé de ton idée de rendre hommage à Pierre Barthès. À quoi penses‐tu ?

Je n’en ai pas encore réel­le­ment défini le cadre. Mais, oui, nous avons envie de faire quelque chose, car tout ne s’est pas très bien fini, il y a eu quelques rancœurs. Maintenant, le passé est derrière nous ; je regarde devant et il ne reste plus qu’à Pierre Barthès d’ac­cepter notre invitation.

Le centre du Cap est unique. Qu’avez‐vous fait pour le rendre encore plus attractif ?

Il y a trois volets. D’une part, le travail à l’année, avec le centre qui vit de l’activité du tennis par le club, qui est indé­pen­dant. On travaille pour améliorer notre effi­ca­cité, car on mérite de meilleurs résul­tats. Avec l’am­bi­tion qu’un pôle de compé­ti­tion soit déve­loppé . D’autre part, l’ac­ti­vité liée aux stages. Sur ce point, nous sommes en plein déve­lop­pe­ment. Enfin, on a aussi fait le pari du padel avec la créa­tion de trois courts. Cela renforce natu­rel­le­ment la qualité de notre offre.

On te sait expert en matière de stages. Quelle est ta poli­tique dans ce domaine et le mode de fonc­tion­ne­ment du centre ?

Il y a deux projets forts. Le premier concerne les stages de vacances, où toute l’organisation est centrée sur le bien‐être des stagiaires. D’ailleurs, nous accom­pa­gnons tous les projets et, ce, dès le début, de la loca­tion d’appartements ou d’hôtels à la réser­va­tion d’un restau­rant, en passant par le trans­port, l’éven­tuelle baby‐sitter pour nos clients… un peu comme le ferait une concier­gerie. C’est l’une des clefs de notre réus­site. Notre client veut du sur‐mesure et on sait s’adapter à cette demande. Toutes les familles dépensent un budget et il est de notre devoir de leur procurer du bonheur, c’est ce que j’appelle notre « contri­bu­tion à des vacances réus­sies ». Le deuxième axe essen­tiel, ce sont les jeunes stagiaires et joueurs en formule compé­ti­tion avec ou sans héber­ge­ment. Là aussi, il s’agit d’être effi­cace. On a la chance de pouvoir s’ap­puyer sur un envi­ron­ne­ment très favo­rable avec de nombreux tour­nois orga­nisés dans la région durant l’été. Enfin, nous avons une règle d’or : sur un court, toujours autant de coachs par joueurs quelques soit le nombre de stagiaires. C’est l’un de nos engagements.

Un centre de cette dimen­sion ne peut pas fonc­tionner sans des soutiens forts. Comment la Ville appuie votre déve­lop­pe­ment ? As‐tu des spon­sors qui te suivent ?
En premier lieu, la Ville et son maire Gilles D’Ettorre qui suit notre projet depuis le début et n’hé­site pas à investir, comme elle l’a fait derniè­re­ment avec les courts de padel. C’est un soutien sans faille. Au début de l’aventure, Francis Gasquet a été la pièce maîtresse dans notre rappro­che­ment avec la Ville. En lui succé­dant, j’ai donc pu profiter de ce climat propice à la réus­site et au dialogue. Pour ce qui est des parte­naires, je suis assez fidèle et, comme je travaille depuis de nombreuses années avec Tecnifibre, je n’ai pas hésité long­temps. D’autant que Pierre Bouché, le respon­sable de ma région, a tout de suite compris l’am­pleur de notre projet. Aux côtés de cette belle marque fran­çaise, je suis aussi content d’avoir pu convaincre Adidas. Cela fait un beau duo de partenaires.

Le marché des stages est large avec un peu tout et, parfois, n’im­porte quoi. Comment fait‐on pour trouver sa place, se créer son label ?

Déjà, nous avons énor­mé­ment investi depuis 15 ans en misant sur le digital et tout ce qui y est associé. L’autre point impor­tant, c’est de réussir à fidé­liser en offrant systé­ma­ti­que­ment un service de qualité. Dans ce métier, le bouche‐à‐oreille est très impor­tant, comme la capa­cité à se remettre en cause et rester à l’écoute de ses stagiaires. 

L’économie du tennis n’étant pas toujours floris­sante, il faut une vraie dose de passion pour se lancer dans ce type d’aventure…

La passion, c’est la clef. Au final, on en fait toujours un peu plus sans compter son temps. C’est ce qui apporte un petit supplé­ment d’âme. Si l’on combine cela avec l’in­fra­struc­ture du Cap, cela fait des étin­celles (rires) !

Projetons‐nous un peu… Comment vois‐tu le centre du Cap d’Agde dans cinq ans ?

Je l’ima­gine avec une grosse acti­vité de club à l’année, un nombre crois­sant d’abonnés, que ce soit au tennis ou au padel… Des résul­tats spor­tifs au niveau national et un événe­ment de premier plan destiné aux jeunes. Un club où il fait bon vivre, en somme, et où l’on a envie d’aller déjeuner le week‐end en famille pour passer une bonne journée autour du tennis. Ni plus ni moins que ce que j’ai vécu dans ma jeunesse avec mon club, dans le Gard, à Bagnols‐sur‐Cèze. C’est large­ment dans nos cordes, mais, en province, une orga­ni­sa­tion de ce type est devenue quasi‐impossible, car toutes les gérances des club‐houses sont aban­don­nées, tout comme les initia­tives privées. Le moteur du club, c’est l’enseignant, c’est le club‐house et ce qu’on y orga­nise. Cela s’est un peu perdu avec le temps, au détri­ment d’un modèle trop asso­ciatif qui inhibe les initia­tives. J’ai un grand respect pour les diri­geants sans qui le modèle fran­çais ne pour­rait exister… Mais est‐ce le bon modèle lorsqu’il s’agit de développement ?

Nicolas Brun : sa bio express

Né le 29/04/1972
Meilleur clas­se­ment : 0
Ex‐Cadre Technique en Languedoc‐Roussillon
1991 : débute dans l’enseignement 
1996–2010 : direc­teur sportif de l’Acacia Tennis Club Carcassonne pendant 15 ans
2002 : créa­tion de Campus Tennis à Carcassonne : Tennis Études / Stages et séjours
2003 : ouver­ture du centre de stage à Font‐Romeu, dans les Pyrénées
Depuis 2011 : orga­ni­sa­teur exclusif des stages et séjours au Centre International du Cap d’Agde 
Depuis 2015 : succède à Francis Gasquet à la direc­tion du Centre International de Tennis à partir de septembre 2015

GrandChelem n°50, le numéro anni­ver­saire en télé­char­ge­ment gratuit

Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 50 « Dix ans de passion », le numéro anni­ver­saire de notre maga­zine GrandChelem… Bonne lecture !

Article précédent
Article suivant