Jo‐Wilfried Tsonga s’en sort, contre Grigor Dimitrov. Le Français a bataillé face au fantasque Bulgare, mais l’expérience a fini par triompher, 6–7(4) 6–4 6–4 7–6(8), après 3h35 de jeu. Au troisième tour, Jo affrontera un revenant au plus haut niveau : le Chilien Fernando Gonzalez.
Une belle soirée de tennis, plus que la victoire d’un Français : c’est ce qu’on peut retenir de la rencontre. Le quatrième set, de toute beauté, a vu les deux hommes passer par toutes les émotions. Tantôt devant, tantôt derrière, breakant, débreakant, réussissant quelques points magistraux… Au final, c’est Jo‐Wilfried Tsonga qui l’emporte, à l’expérience, peut‐on dire. Plus serein, plus raisonnable, il a pris l’ascendant sur un point, à 9–8 en sa faveur, dans le jeu décisif. Sa sixième balle de match ; la bonne. Une balle offerte par un Dimitrov très jeune sur le coup, tentant, sur un lob de Tsonga, un truc impossible entre les jambes, échouant dans le bas du filet. A ce moment‐là, on n’a rarement vu plus mauvais choix tactique. Un choix puni dès le point suivant, puisqu’il aura offert la balle vainqueur à Jo. C’est en ce sens qu’on peut parler d’une victoire à l’expérience.
Pour le reste, on ne s’y risquera pas, tant le Manceau aura laissé passer des occasions. Emprunté au moment de faire la décision – sur les cinq balles de match précédentes, sur une balle de break à 5–5 -, il s’est également vu débordé par un Dimitrov extrêmement entreprenant dos au mur. Une caractéristique que l’on retrouve chez lui, illustrée par ces deux balles de set qu’il sauve, à 6–5 pour l’ami Grigor. Des balles sauvées, des balles ratées… Ceci explique cela et ce match qui se sera joué à vraiment peu de choses.
Mais, avant ce quatrième set, la rencontre, interrompue par la pluie à trois reprises, nous aura également offert un spectacle souvent de qualité. Un premier set démarré pied au plancher, qui voit le Bulgare l’emporter au tie‐break ; des deuxième et troisième sets parfois moins intenses et moins intéressants, qui consacrent la supériorité de Jo‐Wilfried Tsonga. 61 points gagnants côté Tricolore, contre 45 à Dimitrov, 35 fautes directes, contre 27, une soixantaine de montées à la volée chacun, une faiblesse en secondes balles… On n’invente rien quand on affirme qu’ils étaient très proches et qu’un cinquième set n’aurait pas été volé, pour le plus grand plaisir de nos jouasses mirettes.
L’étreinte finale entre les deux hommes conclut la rencontre en beauté, entre un Tsonga plutôt sûr de ses coups, souvent excellent à la volée et en coup droit, et un Dimitrov miniaturo‐fédérisé, aux attitudes similaires à celles de son glorieux aîné et au talent si prometteur – on l’a vu sur certains coups, des slices, des chops, cette manière de prendre la balle très tôt et de trouver des zones impressionnantes… « Il a joué un match incroyable », confirme Mister Tson‐Tson. « J’espère qu’on aura d’autres matches comme celui‐ci, tous les deux, et j’espère qu’il aura rapidement la place qu’il mérite au classement. C’est vrai que, d’habitude, je suis fort sur les points importants ; aujourd’hui, j’ai eu quelques problèmes… Mais je suis content, parce que j’ai joué un match similaire à Roland, contre Wawrinka, dont l’issue avait été toute autre… »
Au prochain tour, cette issue, on la veut similaire – à aujourd’hui ! -, face à un joueur qui l’avait battu de peu à l’US Open 2009 : Fernando Gonzalez, de retour au plus haut niveau. Jo, si tu nous lis : les pouces, hein, les pouces !
Publié le jeudi 23 juin 2011 à 22:31