Alors que Wimbledon approche à grands pas, les médias anglais préparent le terrain. Sur le site de la BBC, on peut retrouver une interview d’un ancien vainqueur du Majeur londonien : Andre Agassi, victorieux en 1992. L’Américain, retraité depuis 2006, évoque ses souvenirs de Wimbledon. Un tournoi très spécial puisqu’il s’agit du premier titre en Grand Chelem de sa carrière. Morceaux choisis pour une séquence flash back.
Andre Agassi, un grand nom du tennis, un joueur aux huit titres du Grand Chelem. Un homme qui a révolutionné son sport. Avant d’atteindre les sommets, l’Américain est passé par certaines déceptions. Et Wimbledon n’a pas échappé à la règle. Si le Majeur londonien représente la terre de son premier sacre en Grand Chelem, c’est aussi un gazon qui a longtemps embêté Agassi. En 1987, il foule pour la premières fois les terrains du All England Club. Résultat : une défaite au premier tour contre Henri Leconte et un souvenir amer de son premier passage… « Cette saison‐là , je suis arrivé à Wimbledon sans m’être assez bien préparé. A cause des conditions climatiques, il avait énormément plu, je ne m’étais pratiquement pas entraîné. En plus de la défaite, je ne me sentais pas à l’aise au sein même du tournoi. Je devais montrer mon badge à tout le monde. C’était très étrange ! Et j’avais vraiment l’impression de m’immiscer dans un monde qui ne voulait pas de moi. Du coup, j’avais même signifié à mon coach, Nick Bollettierri, que je ne remettrai pas les pieds ici. Une réaction stupide. Car, par la suite, j’ai regretté de ne pas être revenu plus tôt à Wimbledon. » A l’époque, Andre est du genre têtu. En 1988, 1989 et 1990, Andre reste chez lui fin juillet. Retour en 1991. Cette année, le kid de Las Vegas atteint les quarts de finales, défait par l’Américain David Wheaton. « Si je m’étais qualifié pour le dernier carré, j’aurais joué contre Boris Becker et puis Michael Stich, en finale. Et contre ces deux joueurs, je menais assez largement en termes de confrontations directes. Du coup, j’ai vraiment quitté Wimbledon, avec le sentiment d’inachevé. Au fond de moi, je savais que j’aurais pu soulever le trophée. L’année suivante, je suis revenu avec beaucoup d’enthousiasme et énormément de motivation. »
« Et si je pouvais aller au bout ? »
En 1991, la défaite est certainement frustrante mais cette édition permet à Agassi de se réconcilier avec le gazon britannique. Esprit de revanche sans doute, mais de la confiance et beaucoup d’envie caractérisent ce Wimbledon 1992. En quarts de finales, il réalise l’exploit de battre Becker. « Becker, c’était LE joueur à battre à cette période. Il était chez lui à Wimbledon. Et je le défais en cinq sets. Cette victoire a été le déclic… et si j’avais la possibilité d’aller au bout ? » Suivra une victoire en demi‐finales contre John McEnroe avant le fameux succès victorieux contre Goran Ivanisevic en finale. « En finale, je n’avais pas vraiment confiance en moi, je doutais à cause de mes récentes défaites lors de la dernière marche. Honnêtement, au début, je ne me voyais pas gagner. Face à Ivanisevic, je savais que je devais tenter quelque chose de spécial. Finalement, je me sentais assez détendu et j’ai pu lâcher mes coups… ça m’a montré le chemin de la victoire. »
Andre Agassi a dû donc attendre sa quatrième finale en Grand Chelem avant de graver son nom sur la coupe de son premier Majeur. Trois défaites en finale, ce sont les mêmes statistiques d’Andy Murray, à la veille d’aborder ce nouveau Wimbledon. Andre avoue que Nadal, Federer et Djokovic sont encore au dessus. Ah, si l’Ecossais avait pu vivre à une autre époque.« Si Andy Murray vivait dans une autre génération, il aurait multiplié les victoires en Grand Chelem. Et s’il avait joué dans ma génération, j’en aurais beaucoup moins ? mon actif… Je suis certain qu’Andy peut encore accomplir tellement de choses et faire aussi progresser son jeu. Les trois premiers du classement se sont placés dans une catégorie supérieure, au dessus des autres. Andy n’est pas loin de se mettre à leur niveau. Je ne sais pas vraiment ce que vaut Ivan Lendl en tant que coach, mais je pense que ça prouve qu’Andy est à la recherche de quelque chose en plus, de quelque chose de spécial. Ce petit truc qui lui manque pour aller plus haut. Et cette collaboration démontre qu’il a encore envie de se battre pour progresser. »
En 1992, Andre Agassi s’impose, en finale, contre Goran Ivanisevic, en cinq sets, 6–7(8), 6–4, 6–4, 1–6, 6–4
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Publié le jeudi 21 juin 2012 à 17:00