Marion Bartoli affronte Sabine Lisicki en quarts de finale de Wimbledon. Ce match, qui pourrait lui permettre d’atteindre sa deuxième demi‐finale de Grand Chelem cette année, c’est le match piège par excellence…
A peine remise de ses émotions, Marion doit remettre le couvert. Vainqueur hier de Serena Williams, au terme d’un match d’une grosse intensité, il lui faut se remobiliser très vite pour, dès le lendemain, viser les demi‐finales du tournoi. Une programmation – au nom de la tradition – qui laisse sceptique dans le tennis moderne… Son adversaire, évidemment dans le même cas : Sabine Lisicki.
La 9ème joueuse mondiale qui affronte la 62ème : ça pourrait être un match facile et un boulevard pour la Française. Il n’en est rien. Sabine Lisicki, après une année 2010 tronquée, suite à des blessures à la cheville, est de retour à un niveau excellent, celui que l’avenir lui promettait en 2009. Il y a deux ans, elle réalisait une formidable première partie de saison : titrée à Charleston, quart de finaliste à Wimbledon, vainqueur de cinq joueuses du top 15… Avec, en prime, une 22ème position début août. Redescendue à la 179ème place fin 2010, elle a retrouvé toute sa verve, son service et son coup droit depuis Roland Garros. Passée à un doigt de la victoire contre Vera Zvonareva Porte d’Auteuil, elle s’est vue une vraie résurrection sur gazon, d’abord à Birmingham, titrée sans perdre de sets, puis sur les courts du All England Club, d’ores‐et‐déjà quart de finaliste et bourreau de la tête de série numéro trois, Na Li.
Cette rencontre entre Marion Bartoli et Sabine Lisicki, c’est d’ailleurs le match des terreurs du mois de juin. Si l’Allemande reste sur dix succès consécutifs et 17 victoires lors de ses 20 derniers matches, la Française n’est pas en reste – et fait même mieux : 17 victoires pour deux défaites depuis mi‐mai, avec une finale à Strasbourg, une demi‐finale à Roland Garros et un titre à Eastbourne. Une série prendra fin cet après‐midi, au terme de ce duel de cogneuses.
Pour Marion, ce match est un révélateur, certainement plus que le précédent contre Serena Williams. Un révélateur de sa force mentale, un révélateur de sa capacité à gérer un statut en évolution, un révélateur d’une constance nouvelle – le facteur essentiel à une victoire en Grand Chelem. Contre Lisicki, dans la peau d’une favorite, lors même qu’elle vient de vivre une immense émotion dans laquelle elle aura forcément laissé de l’influx, de l’énergie, elle doit nous montrer ce qu’est une vraie championne capable d’être titrée dans un tournoi majeur.
La tâche est immense, mais vu ses performance de ces dernières semaines, on sait que Marion a toutes les capacités pour relever ce défi. On lui laisse le mot de la fin – ou plutôt du début : « Je rejoue demain un autre match. Il faut très vite redescendre les pieds sur terre. C’est vraiment ce qui est difficile en tennis, c’est qu’on n’a pas le temps d’apprécier ce genre de victoires. Le tournoi continue et il faut se remettre dedans. »
Publié le mardi 28 juin 2011 à 14:00