AccueilWimbledonEt pourtant, il y avait la place

Et pour­tant, il y avait la place

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Dépassé par la vitesse et la régu­la­rité de Novak Djokovic, Jo‐Wilfried Tsonga s’in­cline en quatre sets, 7–6[4] 6–2 6–7[9] 6–3 et 3h07 de jeu. Ce n’est donc pas cette année qu’il accè­dera à la finale de Wimbledon. Le Serbe, lui, se battra dimanche pour le titre face à Rafael Nadal ou Andy Murray.

Jo Tsonga a donc tiré sa révé­rence dans ce Wimbledon 2011. Et pour­tant… Le Djoko’ qu’il a eu en face de lui aujourd’hui n’avait rien d’ex­cep­tionnel. Excepté en défense, comme en régu­la­rité, le Serbe s’est contenté d’at­tendre intel­li­gem­ment que son adver­saire explose en attaque. 

Mais au début, Jo n’ex­plose pas. Attaquant le match tambour‐battant, le Français impose son tennis punché. Il breake d’en­trée et se détache (5−3). Au moment de servir pour le set, le Français s’emmêle les pinceaux, tente un coup de poker sur deuxième balle à 30A, se plante et concède le débreak. Il ne verra plus le jour deux sets durant. Car Djoko saisit sa proie. Définitivement relancé dans cette première manche qu’il aurait dû perdre, le Serbe joue juste au tie‐break. Les lignes sont avec lui et cela suffit à empo­cher cette première manche (7–6[4]).

Touché menta­le­ment par la perte de ce premier set qui lui tendait les bras, Jo Tsonga concède son service d’en­trée. Ses attaques ne font plus mal, ses montées sont punies. Et les jeux défilent. Grâce à sa régu­la­rité toujours aussi remar­quable (seule­ment 13 fautes directes sur l’en­semble du match !), Djokovic met la tête de Jo sous l’eau. Il mène déjà deux manches à zéro. 

Le cauchemar continue pour Tsonga en début de troi­sième manche. Break d’en­trée, bras ballants, on sent venir la puni­tion. Et bien non ! Dos au mur, Jo se rebelle. S’appuyant sur les frappes toujours aussi passives du Serbe, le Tricolore reprend le jeu à son compte avec son coup droit. Il tente, monte, plonge et brouille les cartes. Rattrapé par l’émo­tion, le Serbe concède à deux reprises son break d’avance. Les deux balles de match qu’il obtient au tie‐break son effa­cées par l’ou­ragan Jo. Comment ? Un smach écrasé puis un ace mitraillé. Sur sa deuxième balle de set, la puis­sance de Jo fait mouche. Le Français est revenu à deux manches à une.

Et puis ? Plus rien. Malgré les espoirs suscités par ce phéno­ménal retour, Tsonga repart dans ses travers en début de 4e set. Djokovic n’a rien changé à son jeu d’at­tente mais court toujours aussi vite. Et surtout contre toujours aussi bien. Pris, le Français concède le break d’en­trée. Cette fois, il ne reviendra pas. Sur sa 3e balle de match, Novak Djokovic s’écroule sur le gazon du Center Court. Il est en finale de Wimbledon. Il vient aussi d’ac­com­plir le rêve de sa vie. Car lundi, cette fois, c’est sûr, il sera numéro 1 mondial.