Maria Sharapova et Sabine Lisicki se retrouvent, cet après‐midi, sur le Central de Wimbledon. L’enjeu ? Une place en finale. Conséquence : un duel de cogneuses qui – on l’espère ! – ne lâcheront rien.
Il y a quelques mois, ces deux jolis brins de filles s’affrontaient en seizièmes, à Miami. Pour Maria, c’était du pain béni : affronter une 217ème joueuse mondiale à ce stade, c’est une place en huitièmes quasi‐assurée. Jeu, set et match Maria Sharapova, 6–2 6–0 : un pronostic facile à établir.
Trois mois plus tard, c’est retrouvailles en demi‐finale de Wimbledon. Sauf que ça n’a plus rien à voir. En quelques semaines, Sabine Lisicki a retrouvé une confiance et un niveau de jeu digne de ses grandes heures – lorsqu’en 2009, à 19 ans, elle se révélait à Charleston et Wimbledon. L’Allemande, après avoir poussé Vera Zvonareva dans ses ultimes retranchements au deuxième tour, à Roland Garros, a vécu une résurrection sur le gazon anglais, pratiquant un tennis qu’on ne lui connaissait plus – explosif, au service et aux coups surpuissants. Titrée à Birmingham, avec des victoires d’une tranquillité effrayant face à Shuai Peng et Daniela Hantuchova, elle a récidivé à Wimbledon : vainqueur facile de Sevastova, Cetkovska ou Doi, elle a également évincé rien moins que Na Li et Marion Bartoli. 11 victoires consécutives, 18 sur ses 20 dernières rencontres, c’est la serial‐winner de ces dernières semaines. « J’ai plus d’expérience qu’avant », explique la première Allemande en demi‐finale à Wimbledon depuis Graff, en 99. « Je suis plus calme. Il y a deux ans, j’avais aussi été très loin dans le tournoi, mais c’était différent. J’étais plus nerveuse, je n’arrivais pas à dormir, il y avait tout un tas de petites choses que je n’arrivais pas à gérer. C’était nouveau. Aujourd’hui, ça n’a rien à voir. Après ce que j’ai vécu l’année dernière, c’est juste formidable d’être de retour. Je sais désormais que tout peut aller très vite dans le tennis, donc j’essaie juste d’en profiter au maximum, de savourer chaque minute passée sur le court. »
La question du jour est simple : la fraîcheur de Sabine et son bonheur du moment lui permettront‐ils de gérer la pression d’une demi‐finale de Grand Chelem face à une fille comme Maria Sharapova ? D’autant que cette dernière a les crocs longs comme ça. La Russe a l’occasion d’être en finale d’un majeur pour la première fois depuis l’Australian Open 2008. A Wimbledon, elle est dans son jardin : c’est sur les courts du All England Lawn Tennis and Cricket Club qu’elle a vécu sa première grande émotion en Grand Chelem, ce titre, en 2004. Le premier des trois, et des quatre finales, qu’elle a disputés.
La tsarine, 18ème mondiale en fin d’année dernière, est numéro six aujourd’hui et quatrième à la Race. L’illustration d’un retour au premier plan qu’on attendait depuis longtemps. Son curriculum depuis mars est juste impressionnant : cinq tournois joués, demi‐finaliste à Indian Wells, finaliste à Miami, titrée à Rome et demi‐finaliste à Roland Garros… On se dit que la WTA est peut‐être en train de se trouver une patronne, après les défections de Kim Clijsters, blessée, et Caroline Wozniacki, pas encore mûre pour les majeurs. « J’aurais aimé atteindre les demies ici plus tôt, j’aurais aimé que revenir à ce stade ne me prenne pas autant de temps, c’est sûr », explique la belle Maria. « Mais je ne me plains pas. C’est la route que vous devez prendre, quelques fois, elle n’est pas toujours droite, il y a beaucoup de zigzags. Vous avez souvent l’impression que la fin est proche. Mais vous devez regarder autour de vous et vous découvrez alors qu’il y a quelques autres options. J’ai travaillé vraiment très dur pour en arriver là. Mais, attention, je ne suis pas en train de dire que c’est ici que je veux m’arrêter. Je veux continuer. »
Une demi‐finale de revenantes, en somme, à diverses échelles et différents niveau, évidemment. « Une joueuse comme Sabine, qui joue avec tant de confiance et vraiment de manière excellent sur gazon, c’est toujours particulièrement dangereux », se méfie Sharapova. « C’est un grand match de Grand Chelem contre une adversaire difficile. » Côté Lisicki, même constat, « c’est une demi‐finale de Grand Chelem, donc un match compliqué à jouer quelque soit l’adversaire. » « Je devrai jouer mon meilleur tennis pour gagner une rencontre comme celle‐ci. Mais je veux vraiment aller encore un peu plus, juste pour profiter un peu plus de l’endroit et de ces sensations. »
Difficile de se prononcer sur le résultat du match… Alors, vous savez quoi ? Que la meilleure gagne !
Publié le jeudi 30 juin 2011 à 14:00