Voici l’ensemble des résultats du « WLT Award du meilleur jeune joueur de l’année 2012 ». Milos Raonic bénéficie d’une mince avance et dépasse David Goffin d’une courte tête, notamment grâce aux votes de la Rédaction. Le Belge ne pointe qu’à quelques enjambées du Canadien. Kei Nishikori complète ce podium alors que Jerzy Janowicz, la surprise de Bercy squatte quant à lui la quatrième place.
Les résultats : le meilleur jeune de l’année 2012
Milos Raonic fêtera ses 22 ans le 27 décembre. En 2012 il assure sa place dans le top 15 tout en poursuivant sa progression. Progression initiée de manière spectaculaire en 2010 – Milos avait grappillé presque 300 places entre février et décembre – et consolidée en 2011 – 37ème en février, il ne fera qu’améliorer son classement. Elle est bien loin l’époque où Dusan, le papa du gamin de 90 kilos, lui imposait de se faire mitrailler de 6h30 du matin à 21h00 par sa machine à balle. Beau bébé avec son mètre quatre‐vingts‐seize et son service de feu, la pépite canadienne bénéficie aujourd’hui d’atouts de taille. Si l’on ajoute à cela la qualité de jeu dont il fait preuve tournoi après tournoi, il est clair que Milos a de beaux jours devant lui. C’est en tout cas votre avis, communauté WLT. Vous qui l’avez promu « meilleur espoir masculin » de l’année 2012 !
- Les WLT Awards sont organisés en partenariat avec « Roger, mon amour », le livre tennis événement sur Roger Federer.
Le nouveau Mister Ace
Milos Raonic c’est avant tout un service ravageur ! Un service exceptionnellement puissant dont la vitesse de pointe est capable de culminer à 241 km/h ! Demandez un peu à ses adversaires pour voir. Pour James Blake, dépité après avoir concédé 29 aces en seizième de finale à l’US Open, le Canadien est « probablement l’un des meilleurs serveurs ». L’Américain rajoute même que lorsque Milos est en forme, il « devient pratiquement impossible de retourner son service ». Mais le compliment le plus illustre provient de la bouche du roi des bourrins sur première balle, Andy Roddick. Pour lui, Milos bénéficie d’une « arme que vous ne pouvez pas enseigner ». Et ce n’est rien de dire qu’Andy s’y connais en la matière. Le principal intéressé reconnait lui‐même le caractère primordial de son service dans nombre de rencontres, « Mon service est un facteur important dans mon jeu dans 99% de mes matchs ». Ayant fait parler de lui pour avoir dépassé les 1000 aces dans la saison, Raonic dispose aussi du premier service le plus performant du circuit. Avec 82% de points inscrits derrière sa première balle, le natif Podgorica, au Montenegro, bénéficie indubitablement d’un atout de taille dans son jeu. Cette particularité technique lui permet de prétendre à l’élite du tennis mondial.
La confirmation
Oui mais voilà. On ne devient pas 13ème joueur mondial à 21 printemps au seul bénéfice d’un coup exceptionnel. Une palette bien plus étayée est indispensable. Et cette palette, Milos sait la diversifier, sans quoi il n’aurait pas glané en 2012 ses deuxième et troisième titres sur le circuit ATP – à Chennai et San Jose. Toujours plus à l’aise sur dur, le Canadien a aussi su s’adapter à d’autres surfaces de jeu. Ainsi la saison 2012 a vu Milos réaliser périodiquement quelques bonnes perfs sur terre – demi‐finale à l’ATP 500 de Barcelone où il bat Nicolas Almagro. Sur gazon également le Canadien a progressé. Cela s’est vu à Halle où il se hissait en quart de finale. Quart de finale perdu contre Federer à qui il parvient tout de même à prendre un set. Et nombre de joueurs savent combien la tâche est difficile, tout spécialement sur cette surface. Une saison 2012 en forme de consécration donc tant le Canadien a su briller face aux joueurs les plus talentueux du circuit. Raonic a ainsi battu Andy Murray, numéro quatre mondial par deux fois cette saison et a fait Richard Gasquet ou encore Janko Tipsarevic. Même face au King Roger, qu’il a affronté à trois reprises, le jeune Milos n’a pas tremblé. A chacun de leurs duels, il parvenait à arracher au Suisse un set. Une preuve supplémentaire que Raonic a bel et bien fourni en 2012 la copie la plus complète, la plus aboutie aussi de sa jeune carrière. D’un bout à l’autre de l’année, de son titre à Chennai en janvier à sa finale disputée à Tokyo en octobre, l’amateur du jeu de fond de court a été performant sur toutes les surfaces et dans tous les types de tournois. Et s’il se fait sortir au premier tour à Roland‐Garros, c’est après avoir âprement bataillé durant cinq sets avec Juan Monaco, un des maître de la terre battue. Raonic fait aussi état d’un bon parcours personnel en Coupe Davis. Forfait lors de l’élimination de son pays par la France, Raonic a conquis trois victoires en trois rencontres. Enfin, comment évoquer Milos Raonic en 2012 sans revenir sur l’épique prestation livrée aux Jeux Olympiques de Londres face à Jo‐Wilfried Tsonga. Certes Milos traverse ses premiers JO de manière fugace, éclair même. Mais il aura tellement d’autres occasions d’y briller que là n’est pas l’important. L’important, c’est que le Canadien fut éliminé après avoir démontré toute sa valeur face à une Jo en grande forme. Éliminé au terme d’un dernier set perdu 25–23 qui laisse plus d’espoir que d’amertume. « J’ai appris qu’il – Raonic ndlr – pouvait être vraiment fort dans sa tête voyez‐vous. Il est vraiment très fort mentalement » déclarait ainsi Jo, son adversaire du jour. Raonic confiait pour sa part penser être dorénavant « mieux équipé pour affronter ce type de situation à l’avenir ».
L’espoir de tout un peuple
Seul joueur de moins de 21 ans vainqueur d’un tournoi en 2012, Raonic est bien un des principaux espoirs révélés cette saison. Depuis sa reconnaissance par le grand public, la perle canadienne cristallise les espoirs de toute une nation. Pas facile à gérer pour un joueur au talent si précoce – Raonic a débuté chez les pros en 2008, à 17 ans seulement et s’est vite fait une place parmi les sommités de la discipline. De telles attentes auraient pu, à l’instar d’un Tomic par exemple insuffler un trop plein de confiance, ou de pression, sur de si jeunes épaules. Des épaules jeunes certes, mais solides. Ce n’est pas anodin s’il sert à plus de 240 km/h. En effet, après des débuts en Coupe Davis contre la Colombie en mars 2010, à 19 ans seulement, Milos a su apprendre à gérer les attentes de ses compatriotes. Il faut dire que l’exercice est toujours plus aisé quand les performances suivent. Poursuivant sur la lancée de son exceptionnelle progression de 2010, voilà deux ans que Milos n’a plus rétrogradé au classement ATP. Une progression continue qui le voit, à l’orée de sa vingt‐deuxième année, frapper à la porte du top 10 mondial.
Celui qui « enregistrait tout les matchs télévisés » de son idole Pete Sampras, peut espérer atteindre dans les prochaine années les mêmes hauteurs que celles qu’a connu la montagne Pistol Pete. Le principal intéressé ne demande pas mieux que de gravir les cols qui le séparent encore du toit du monde tennistique. Caractérisé par sa rage de vaincre, son désir de gravir les pics et sommets Milos avouait après sa victoire à Chennai en janvier dernier « Je déteste perdre plus que j’aime gagner ». Dès lors, pourquoi ne pas miser sur la passe de trois pour le Canadien à Chennai – après les titres glanés en 2010 et 2011 – dès la reprise de la saison avant de se centrer sur le gain d’un tournoi de rang cette année.
Le missile de Raonic ! Un service à 241km/h sur deuxième, une sacrée prise de risque en somme… payante pour le coup
- « Roger, mon amour », le livre tennis événement sur Roger Federer, sortie novembre 2012, disponible ici !
PLUS QUE 100 EXEMPLAIRES DISPONIBLES !
Publié le mardi 18 décembre 2012 à 19:00