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Aravane, fin du cauchemar

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Fin de saison pour Aravane Rezaï. Victime d’un virus, elle ne s’ali­gnera pas à Osaka et préfère tout simple­ment dire stop. C’est la fin d’une année galère pour l’an­cienne numéro deux trico­lore, désor­mais 100ème joueuse mondiale. Retour sur une saison longue et éprou­vante rythmée par les bles­sures, les chan­ge­ments d’entraîneurs et les problèmes personnels.

Juillet 2010, Bastad. Dernier tournoi remporté par Aravane Rezaï sur le circuit WTA. Cette année la voit même atteindre son meilleur clas­se­ment, 15ème en octobre 2010. C’était il y a un an, prati­que­ment jour pour jour. Depuis, sa descente aux Enfers a été continue ; elle s’est achevée à Tokyo, ce week‐end, après son élimi­na­tion au dernier tour des quali­fi­ca­tions face à la Luxembourgeoise Mandy Minella. 

Cette saison, Aravane s’aligne sur 17 tour­nois… pour seule­ment 13 matchs remportés. Seule note posi­tive de la saison, sa finale à Dallas, cet été, où elle s’incline face à l’Allemande Sabine Lisicki. Avant le tournoi améri­cain, la Française n’avait jamais passé plus de deux tours. Une statis­tique terri­ble­ment inquié­tante pour la joueuse d’origine iranienne. Début juillet, elle se retrouve même éjectée du top 100 après sa défaite au premier tour de Bastad. Ce devait être la saison de la confir­ma­tion, ce fut un vrai cauchemar.

L’éclaircie survenue à Dallas coïn­cide avec l’arrivée d’un nouveau coach aux côtés de la Française, l’Argentin Igal Biburman. « C’est un jeune coach qui n’a jamais été sur le circuit, qui est très motivé et avec qui je m’en­tends très bien. Ca fait 10 jours que je m’en­traîne avec lui, le contact passe très, très bien. Je pense donc que c’est une personne avec qui je vais m’en­traîner sur le long terme », explique Aravane. Des paroles opti­mistes et posi­tives dans une atmo­sphère chaotique.

De la 15ème à la 100ème place mondiale

Une bonne nouvelle. L’avenir nous le dira. Car depuis le début de la saison, et le clash avec son père à l’Open d’Australie, les entraî­neurs vont et viennent aux côtés de Rezai. Sans coach depuis Melbourne, elle effectue un essai de trois semaines avec Pier Gauthier, en février, avant de travailler quelques temps avec Anouch, son frère. Puis, la Fédération Française de Tennis détache Alexia Dechaume, en avril, pour l’aider à remonter la pente. Objectif Roland Garros. C’est un échec. Wimbledon arrive, la colla­bo­ra­tion s’arrête – une fois de plus. Un problème de « vision des choses » pour la Franco‐Iranienne, une double casquette qui ne passe pas auprès de la Fédération, Alexia Dechaume étant aussi l’en­traî­neur de l’équipe de France de Fed Cup. Les points de vue divergent. L’ambiance est tendue. 

Changer d’entraîneur, rien de bon pour la stabi­lité. Mais une réalité qui fait désor­mais partie du quoti­dien de l’ex-top 20, après avoir quitté le cercle fami­lial, si resserré autour d’elle en janvier dernier. Escroqueries, violences, tensions avec quelque petit ami, volonté d’in­dé­pen­dance… Les raisons sont nombreuses, mais rien n’est clair sur la vraie nature du clash entre la Stéphanoise et son père, lors de l’Open d’Australie. Une figure pater­nelle qui l’a menée au tennis, qui l’a poussée, mais qu’elle a jugé trop oppres­sante, le temps passant.

Une frac­ture violente qui a fait beau­coup de bruit en janvier. Une fissure qui a fait mal tout au long de l’année et, ce, même si la Française a essayé d’aller de l’avant. Fin mai, elle craque complè­te­ment après sa défaite au premier tour face à une Roumaine, alors inconnue, Irena Camelia Begu. Ses larmes au sortir du court en disent beau­coup : le mal est profond et la douleur intacte. En juin, la Séphanoise ira même porter plainte contre son père pour « faits de violence et extor­sion de fonds ». Mais c’est le fond qu’elle touche.

A Tokyo, Aravane a donc disputé son dernier match de l’année. La déci­sion de mettre fin à sa saison va lui faire perdre un peu plus de places au clas­se­ment, mais va surtout lui permettre de se retirer avec son entraî­neur, Igal Biburman, histoire de souf­fler et faire le point, dans un endroit encore indé­ter­miné. Retrouver du plaisir à jouer et une paix inté­rieure, primor­diale pour s’ex­primer à 100% sur le court. Janvier 2012 nous dira si le break a porté ses fruits. Clap de fin d’une saison à oublier.

Pour rester sur un note posi­tive, petit coup d’oeil aux high­lights de sa finale, à Dallas :