Un p’tit tour et puis s’en va… Un p’tit tour et puis s’en r’vient… C’est la rengaine que fredonne Marion Bartoli ces dernières semaines. Elle quitte son papa. Elle trouve Nowotna. Elle revoit son père. Mais choisit Géger’. Avant de… reprendre Walter. Oui, en l’espace de 48 heures, la numéro un française a vu cesser sa (courte) collaboration avec Gérald Brémond. Et débuter une nouvelle association avec Doc’ Bartoli, qui ne l’a jamais vraiment quittée. En musique, cela s’appelle une ronde – et le refrain de celle‐ci est purement familial.
Pourquoi ? Déjà, parce que l’ami Gérald semble ne pas avoir accepté l’influence de Walter sur sa fille. En effet, c’est lui et bien lui qui l’a quittée – non l’inverse. « C’est moi qui suis parti et cela date de ce matin », expliquait‐il hier à L’Equipe. « Son entraîneur, c’est Walter. » Difficile de travailler avec, dans son dos, l’ombre d’une personne qui n’est autre que le père de la joueuse et celui qui l’a menée durant 13 ans d’une carrière bien remplie jusqu’à la septième place mondiale. D’autant que, dans la Bartoli family, les caractères sont forts. Mais aussi parce que Marion, comme tous ces joueurs et joueuses au jeu atypique, a besoin de repères forts et d’une régularité, d’un environnement stable et d’une confiance totale. Peut‐être a‑t‐elle senti un besoin de changement en fin d’année dernière ? Oui, mais le changement, c’est rarement maintenant, n’en déplaise à François – et aux communicants… Le changement prend du temps. Du temps à prendre racine, du temps à bourgeonner, du temps à porter feuilles et fruits. A 28 ans, bientôt 29, lorsque vous êtes joueuse, vous en manquez, du temps. Pas facile d’avoir l’impression de régresser, pas facile de se voir – qui sait – décliner. Amélie Mauresmo le confirmait, hier, en conférence de presse : « Elle est forcément dans une période un peu instable pour elle. Quand on fait de gros changements au niveau de sa structure, alors qu’on a fonctionné d’une seule et même manière pendant des années, c’est forcément perturbant. Elle est dans une phase où elle cherche quel pourrait être désormais son mode de fonctionnement idéal. Ce n’est pas évident. » Ajoutant : « Elle a besoin d’un peu de temps. » That’s it.
Vers quoi ? Marion semble avoir tranché. Son père est important, probablement jusque dans son équilibre. Vous avez un jardin ? Vous avez du bambou ? Allez, mains dans la terre et on plante un tuteur. A la manière d’un certain Toni, qui a réalisé deux‐trois petites choses, ici ou là, avec un neveu dont le nom constitua les premiers balbutiements attendrissants – rien de plus – de l’éminente intelligentia carlita‐brunita. On s’égare. Le père, oui, mais en cherchant l’évolution : « Nous sommes en quête d’une troisième personne qui pourrait venir compléter notre team », explique Walter dans L’Equipe. « Elle s’impliquerait dans le projet non seulement grâce à son propre niveau de jeu, mais aussi par son expérience du niveau international. Rien n’est gravé dans le marbre entre nous et il est certain que les résultats à venir seront l’élément moteur de sa décision. » Car ce sont ces résultats, qui lui manquent et qu’elle va tenter de retrouver très rapidement, avec, en ligne de mire, Roland, puis Wimbledon. L’épisode Fed Cup peut avoir, en ce sens, un double effet : la perdre à nouveau ; ou la relancer, par des émotions fortes et une performance collective. D’ailleurs, sa Capitaine, Amélie, positive : « C’est vrai qu’elle peut évoluer à un niveau plus élevé. Elle en est capable. Elle connaît de bonnes périodes, mais a du mal à trouver de la constance en compétition. Cette semaine, puis la semaine prochaine au sein du groupe France, elle devra retrouver de la confiance par rapport à ses forces. A nous de trouver les solutions. Ce qui est sûr, c’est que je lui donne toute ma confiance pour faire partie de ce groupe. »
Un retour aux racines, peut être salutaire, qui travaillerait la base. Pourquoi pas. On a envie d’y croire ; au‐delà des orgueils respectifs indéniables, force est de reconnaître que les terres Bartoli ont été cultivées avec intelligence tout au long des années. Les racines, d’accord. Attention à ne pas oublier la fin du dicton hébraïque : les ailes, qui y sont associées.
Walter Bartoli is back !
Bartoli sans coach, selon L’Equipe
« Bartoli, c’est dans la tête »
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Publié le jeudi 11 avril 2013 à 11:58