C’est à la façon d’une énorme gifle en pleine face qu’au petit matin la nouvelle nous est arrivée. Marion Bartoli a décidé de prendre sa retraite à l’issue de sa défaite au premier tour du tournoi de Cincinnati contre Simona Halep. La claque !
« C’était le dernier match de ma carrière. » C’est par ces mots et à la stupéfaction générale des journalistes que Marion Bartoli a annoncé prendre sa retraite à Cincinnati. La Française venait de se faire éliminer d’entrée de tournoi par Simona Halep. « Il est temps pour moi de prendre ma retraite, d’aller voir ailleurs. »
On ne va pas vous cacher que nous sommes quelque peu… incrédules. Couvrir les résultats de la nuit précédente ? Très bien. Les conférences de presse ? Ok. Quelques statistiques ? Ca roule. Mais ça ! A froid, nous aurions du mal à analyser la situation. C’est arrivé tellement vite. Tellement aléatoirement. Surtout quand on repense à la joie de Marion de pouvoir participer à Cincinnati alors qu’elle avait contracté une nouvelle blessure à Toronto. On ne peut que la laisser parler : « Mon corps ne peut plus suivre. J’ai eu tant de blessures depuis le début de l’année. Je suis sur le circuit depuis si longtemps, j’ai eu à me battre pour aller au bout à Wimbledon. J’ai vraiment senti que j’avais donné toute l’énergie que j’avais dans mon corps. J’ai réalisé mon rêve et ça restera avec moi pour toujours, mais maintenant mon corps ne peut plus faire face à tout. J’ai mal après 45 minutes ou une heure de jeu. J’ai joué pendant si longtemps, et mon corps ne peut plus. »
Mais comment une décision aussi lourde peut‐elle être prise comme ça, sur un coup de tête ? « Vous ne savez pas avant un match que ce sera votre dernier, mais c’est comme ça que je l’ai ressenti après. J’ai juste senti que je ne pouvais plus rien faire. Après un set, mon corps souffrait. Ca a été une décision difficile à prendre. Je ne l’ai pas prise facilement. Je veux dire, j’ai été une joueuse de tennis pendant longtemps, et j’ai eu la chance de réaliser mon plus grand rêve. J’ai senti que j’étais allée au‐delà de mes ultimes limites, pour être honnête. »
On l’a bien compris donc, la douleur est à présent trop vive. Et si certains pourraient s’étonner qu’à 28 ans, elle puisse déjà autant ressentir de douleurs, le rythme de ses entraînements tout au long de sa carrière et l’intensité de son tennis peuvent aussi être une cause. « En tant que joueuse de tennis je me dois d’être à 100%. Et je suis ce genre de personne, quand je fais quelque chose, je le fais à 100%. Si je dois aller à l’entraînement demain pour préparer le prochain tournoi, je ne serai pas à 100 %, parce que mon esprit n’y est pas, mon coeur n’y est pas. Je ne peux pas mentir à ce sujet. »
Les mauvaises langues diront peut‐être que son tempérament joue sous le coup de l’émotion de sa victoire à Wimbledon. Quoiqu’il en soit, il faut respecter sa décision et avant tout saluer cette grande championne qui nous aura tous fait vibrer. Nous n’oublierons pas !
Publié le jeudi 15 août 2013 à 07:19