AccueilWTABastien Fazincani : "Aujourd’hui, pour aimer le tennis féminin, il faut obligatoirement...

Bastien Fazincani : « Aujourd’hui, pour aimer le tennis féminin, il faut obli­ga­toi­re­ment être fan de Swiatek, Sabalenka, Rybakina, Gauff ou Jabeur. Mais si tu ne te recon­nais dans aucune d’entre elles, tu fais comment ? »

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Bastien Fazincani était notre consul­tant pour monter le dossier « Où sont les Femmes » de notre We Love Tennis Magazine, dernier numéro de l’année 2023. Le coach trico­lore de la Hongroise Panna Udvardy ne mâche d’ailleurs pas ses mots et il n’a pas forcé­ment tort. 

On lui a donc posé quelques ques­tions clés pour comprendre comment faire évoluer le circuit féminin afin qu’il soit plus attrayant. La première était liée à Iga Swiatek, une autre concer­nait les points que l’on pouvait améliorer pour que le tennis soit féminin soit mieux compris.

« Aujourd’hui, ce n’est pas au tennis de s’améliorer. C’est à la WTA de promou­voir son sport et ses propres joueuses diffé­rem­ment, et pas seule­ment les trois cham­pionnes qui gagnent un peu en ce moment. Il y a telle­ment mieux à faire en mettant en avant toutes les joueuses, leur person­na­lité, leur histoire, et même leur équipe autour ou leur vie en dehors du court. Beaucoup se passion­ne­raient pour des joueuses qui sont 70e ou 140e parce qu’elles sont tout aussi marrantes, cool ou bosseuses que les cinq premières du clas­se­ment. Sauf que si on ne les voit nulle part, c’est dur de les appré­cier. C’est la WTA qui décide de qui elle veut que tu sois fan. Prenons l’exemple [Caroline] Garcia : en 2017, elle entre dans le Top 10, la WTA en fait des tonnes, Caro par‐ci Caro par‐là. Elle joue le coup marke­ting à fond. D’un coup, elle chute au clas­se­ment et n’existe plus. Puis 2022, she’s back, revoilà du Caro à toute les sauces, des stories, des inter­views, des shoo­tings photo, etc. On nous redonne alors l’occasion d’être fan d’elle. Aujourd’hui, pour aimer le tennis féminin, il faut obli­ga­toi­re­ment être fan d’Iga, d’Aryna [Sabalenka], d’Elena [Rybakina], de Coco [Gauff] ou d’Ons [Jabeur]. Mais si tu ne te recon­nais dans aucune d’entre elles, tu fais comment ? »