Organisatrice depuis huit ans d’un ITF féminin 50 000 à Couzeix, l’équipe de Sport Plus Conseil a décidé de monter en gamme avec la création d’un 125 000 , de la catégorie des WTA 125. Interview du Directeur de l’épreuve, Pascal Biojout, qui ne manque ni d’idées, ni d’enthousiasme.
Pouvez‐vous nous expliquer la genèse de ce projet un peu fou, sachant que vous organisiez un ITF depuis 2006 ?
En fait, lorsqu’on a créé notre premier ITF avec l’appui de la Ligue du Limousin de Tennis, c’était un 10 000 , l’idée étant de savoir si un tournoi international de tennis féminin pouvait fédérer spectateurs, partenaires et médias, ce qui fait la base du succès d’un événement. Lors de ces deux dernières années, avec notre épreuve à 50 000 , notre central de 1 000 places était à guichets fermés pour la finale. En même temps, on se demandait comment faire progresser le tournoi, comment continuer à proposer quelque chose d’attrayant sans lasser le public et les partenaires, sans nous lasser nous‐mêmes. C’est à ce moment‐là que nous avons appris que la WTA créait un nouveau format de tournoi, les 125K Series, qui nous est tout de suite apparu comme une opportunité, intéressante sportivement et accessible économiquement.
Limoges est un vrai bastion sportif. Vous avez reçu du soutien de la part de tous les acteurs locaux lorsque vous avez commencé à parler de cette montée en puissance ?
Il y a effectivement une ferveur reconnue pour le sport à Limoges et dans la région. Surtout, les gens ne sont pas blasés. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous nous sommes engagés. Et nous bénéficions effectivement du soutien important de la ville de Limoges, ainsi que de celle de Couzeix, où se déroulait l’ITF et où se dérouleront désormais les qualifications et les entraînements, mais aussi de nombreux partenaires économiques locaux. Sans oublier, bien sûr, la confiance que nous a témoignée GDF SUEZ, en maintenant son partenariat titre du tournoi.
Ce format de 125 000 est nouveau. Quelle est votre marge de manoeuvre pour attirer des joueuses bien classées ?
C’est vrai qu’un 125K Series ne peut pas accueillir de joueuses du Top 10 mondial, par exemple. En revanche, nous disposons de six wildcards, dont quatre peuvent être attribuées à des Tops 50. Les autres joueuses, toutes classées après la 50ème place, s’inscrivent donc normalement dans le tableau. Mais, au‐delà du classement, ce qui est important, c’est de disposer, d’une part, de joueuses connues du grand public, d’autre part, de joueuses françaises.
On sait que le tennis peut attirer du monde, surtout dans des régions qui n’ont pas la chance d’accueillir régulièrement des épreuves. Comment avez‐vous positionné le tournoi pour en faire un succès populaire ?
Le Palais des Sports de Limoges a une capacité de plus de 4 000 places assises, davantage que Coubertin, donc. Organiser un 125 000 avec cette jauge, c’est effectivement un challenge, surtout dans une période où les résultats du tennis féminin français sont en dents de scie. Il n’en reste pas moins qu’assister à des matches officiels avec des joueuses qui sont dans les 100 meilleures du monde, dans un sport aussi universel que le tennis, demeure un vrai spectacle. Et c’est ce que nous voulons mettre en avant. Nous avons donc construit un plan de communication dense et multi‐supports pour le faire savoir. Nous avons aussi conçu un challenge clubs assez original avec la Ligue du Limousin de Tennis et notre partenaire Babolat pour booster les ventes de billets auprès des licenciés, avec, de surcroît, une politique tarifaire sans gratuité, mais attractive. Mais c’est bien sûr l’affiche sportive qui attirera naturellement le public.
L’environnement économique et sportif du tennis féminin n’est pas au mieux, en ce moment. Vous l’avez vérifié sur le terrain ? Il n’est pas plus facile de monter ce type d’événements dans le tennis masculin ?
Vu de France, le tennis féminin mondial est effectivement un peu en mal d’identité, actuellement. Du côté des Françaises, il lui manque la petite étincelle pour que se mobilisent les médias grand public. On sait à quoi ça tient, un titre en Grand Chelem, un beau parcours en Fed Cup… C’est simple et très difficile à la fois. Malgré tout, ces tournois avec des joueuses parmi les meilleures du monde demeurent très attractifs. De plus, qu’il soit masculin ou féminin, le tennis est une remarquable plate‐forme pour les opérations d’hospitalité.
Quelle serait pour vous la finale idéale le 9 novembre prochain ?
Une finale avec la présence d’une Française, bien sûr !
Droits photos : Thomas Jouhannaud – La République du Centre
Publié le mercredi 5 novembre 2014 à 10:49