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L’Impératrice Na Li met fin à son règne

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Les rumeurs couraient depuis hier matin mais c’est désor­mais offi­ciel : Na Li arrête à 32 ans sa carrière de joueuse profes­sion­nelle. Elle ne retour­nera donc plus à la compé­ti­tion, elle qui est en déli­ca­tesse avec son genou depuis le mois de juillet. Rappelons qu’elle a remporté deux tour­nois du Grand Chelem – Roland‐Garros en 2011 et l’Open d’Australie cette année -, deve­nant la première Chinoise de l’Histoire à réaliser un tel exploit. Très popu­laire dans son pays natal, Li était la tête d’af­fiche d’un tennis floris­sant dans l’Empire du Milieu.

Na Li a vu le jour à Wuhan, en Chine, un 26 février 1982. Après avoir fait ses gammes au badminton pendant deux ans, elle se met au tennis alors qu’elle a huit prin­temps au comp­teur. Elle se montre d’abord perfor­mante en double, rempor­tant son premier titre à Tashkent en 2000 aux côtés de sa compa­triote Li Ting, face à une obscure paire ukrainio‐ouzbék. Puis, elle décide de se consa­crer aux matches en solo et soulève son premier trophée en simple à Guangzhou quatre ans plus tard. Première finale pour la Chinoise, et première victoire en tournoi. Elle inau­gure au passage le palmarès chinois dans le tennis profes­sionnel, qui était vierge de tout titre en simple, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Grâce à ce trophée, Na Li se place au 92ème rang mondial, dans un clas­se­ment dominé par Amélie Mauresmo, Lindsay Davenport et Justine Hénin. D’ailleurs, Li se retrouve à ce moment‐là derrière une certaine Shuai Peng, demi‐finaliste de l’US Open cette saison ! Une toute autre époque… La joueuse de l’Empire du Milieu pour­suit sa progres­sion par la suite, attei­gnant par deux fois la finale de l’Open d’Estoril, en 2005 et 2006. Certainement par esprit de revanche, elle ne laisse pas échapper ce qui sera sa seule finale en plus de deux ans. Elle remporte dans les dernières heures de l’année 2007 le titre au tournoi de Gold Coast, en Australie, face à Victoria Azarenka. De quoi terminer la saison en beauté.

Des débuts prometteurs

Puis, vint le mois de juin 2011, celui de la consé­cra­tion pour Na Li. Sous le soleil pari­sien, elle remporte la finale de Roland‐Garros face à Francesca Schiavone. Elle devient ainsi la première Chinoise de l’Histoire à remporter un tournoi du Grand Chelem. Mieux, elle devient la première asia­tique à remporter un tel tournoi, tous sexes confondus ! Grâce à son titre Porte d’Auteuil, elle se posi­tionne au pied du podium au clas­se­ment WTA, à la quatrième place mondiale. Cette saison restera comme une des plus belles pour Li, qui avait atteint la finale de l’Open d’Australie quelques mois plus tôt. Malheureusement pour elle, les choses se compliquent par la suite… Elle reste bien accro­chée dans le Top 10 mondial mais ne parvient pas à améliorer son clas­se­ment en carrière, ni même à retrouver la quatrième place au clas­se­ment. Na Li avait pour­tant changé d’en­traî­neur et inten­sifié ses sessions d’en­traî­ne­ment. Finalement, cela porte ses fruits l’an passé. Nouvelle finale à Melbourne puis de même au Masters où elle s’in­cline face à Serena Williams. Enfin, celle que beau­coup consi­dèrent comme la meilleure joueuse asia­tique de l’Histoire soulève son dernier trophée à… l’Open d’Australie ! Un tournoi qu’elle a beau­coup appré­ciée, et où elle a régalé la foule avec un speech d’après‐match hila­rant. Le sourire est de courte durée, puis­qu’elle se blesse au genou au cours du mois de juillet. Un pépin physique qui la forcera donc à faire ses adieux au tennis. Triste fin pour une joueuse si talentueuse.

Un genou récal­ci­trant qui met fin à une belle carrière

Na Li restera donc comme une joueuse de premières dans l’his­toire du circuit WTA et de son pays natal, la Chine. Première Chinoise à remporter un tournoi WTA, à inté­grer le top 10 mondial, mais aussi à remporter un titre du Grand Chelem. Véritable super­star dans l’Empire du Milieu, Na Li était l’icône d’un tennis floris­sant et en pleine expan­sion. Pour preuve, les tour­nois se multi­plient là‐bas et deviennent des étapes très impor­tantes chaque saison. Le circuit se rappel­lera de cette joueuse comme une femme souriante, talen­tueuse et pleine d’hu­mour. Appréciée par ses pairs, elle laisse derrière un grand vide pour le tennis chinois, bien que la relève est assurée par une certaine Shuai Peng, qui a éclos sur le tard. La dernière image marquante de Na Li restera donc celle d’un sourire écla­tant, côtoyant un trophée Daphné Akhurst brillant de mille feux.

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