Plusieurs joueuses ont noté l’apparition d’une certaine tension sur le circuit WTA depuis le début de la guerre en Ukraine. Lors d’une longue interview à L’Equipe, la Biélorusse Aryna Sabalenka a raconté une anecdote inédite à ce sujet.
« Un jour, un entraîneur d’une joueuse ukrainienne me dit en rigolant : ‘Je suis content que tu aies perdu.’ Je suis directement allée au bureau de la WTA. Je pleurais comme un bébé, sans pouvoir parler ni m’arrêter. Il m’a suivie et criait que je lançais les bombes. Je me sentais coupable de quelque chose que je n’ai pas fait. Cela s’ajoutait à ma mauvaise période sur le court, et l’enchaînement des événements, comme l’interdiction de jouer à Wimbledon en 2022 m’a démoralisée. Il faut que les gens comprennent quelque chose : on ne soutient pas la guerre. Donc, qu’est‐ce que vous attendez de nous ? Qu’on crie ‘no war, no war’ ? Évidemment qu’on ne la soutient pas. J’ai mis du temps à intégrer que je n’avais rien fait de mal et, surtout, que je ne peux pas donner aux gens, surtout aux Ukrainiens, ce qu’ils espèrent de moi. Si on pouvait arrêter la guerre, on l’arrêterait. »
Publié le vendredi 23 juin 2023 à 14:18