Hécatombe

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Radwanska, Kvitova, Wozniacki : trois noms, trois têtes de série – dans l’ordre, numéro un, deux et trois -, qui ont été éjec­tées du tableau au premier tour, à Eastbourne. Des résul­tats surpre­nants et inquié­tants à une semaine de Wimbledon. Marion Bartoli devient désor­mais favo­rite de cette épreuve pré‐Grand Chelem.

Et de trois ! Les trois premières têtes de série ont toutes été battue dès leur entrée en lice, au Premier Event d’Eastbourne. Agnieszka Radwanska, Petra Kvitova et Caroline Wozniacki out. Ce sont les orga­ni­sa­teurs qui doivent s’ar­ra­cher les cheveux de voir leurs têtes d’af­fiche guillo­ti­nées l’une après l’autre. Miss Radwanska s’est faite allumer par Tsvetana Pironkova, 6–2 6–4, en 1h10. Attention, Pironkova c’est demi‐finale à Wimbledon en 2010 et quart en 2011… Sur gazon, une sacrée cliente malgré son 40ème rang mondial. On était loin d’ima­giner un tel score, néan­moins. Miss Kvitova a été renvoyée à ses études par Ekaterina Makarova, 7–5 6–4, en 1h31. Pour une fille tenante du titre au All England Club, c’est assez surpre­nant. Et Miss Wozniacki est passée de Charybde en Scylla avant de s’in­cliner, au final, face à Christina McHale, 6–1 6–7(7) 6–4. Sous les yeux de Rory McIlroy, l’heu­reux élu ; non sans avoir sauvé trois balles de match. Pis, dans le même temps, à plusieurs centaines de kilo­mètres, sur les pelouses de Bois‐le‐Duc – ‘s‑Hertogenbosch pour les néer­lan­do­phones -, Samantha Stosur était sortie dès le premier tour par Kirsten Flipkens, 7–6(7) 6–3, Sara Errani par Kateryna Bondarenko, 5–7 6–3 6–4, et Jelena Jankovic par Sofia Arvidsson, 6–2 3–6 6–4.

En somme, une héca­tombe. Petra Kvitova a tenté d’avancer l’ébauche d’une expli­ca­tion, en confé­rence de presse. « C’était mon premier match sur gazon, je n’en atten­dais pas grand chose. Mon adver­saire était une adver­saire redou­table, dans un match du premier tour, et je n’ai pas bien joué. » Les trois demoi­selles sus‐citées peuvent se faire siennes ces mots. Ce ne sont pas, pour autant, de satis­fai­santes raisons. Et c’est, surtout, plutôt inquié­tant en vue de Wimbledon. Kvitova continue : « Ce n’est pas une bonne prépa­ra­tion pour Wim’, en effet, mais ça me permet quand même d’avoir quelques jours supplé­men­taires pour m’y préparer. Je dois travailler dur, désor­mais, pour améliorer mon jeu. Je n’ai pas eu de grosses bles­sures jusqu’à main­te­nant, donc je me sens en bonne santé et prête. Je dois faire les maximum dans les prochains jours. Je peux aller à Wimbledon un peu plus tôt. J’attends avec impa­tience de fouler les courts de nouveau, là‐bas. » Il faudra certai­ne­ment encore bosser et bosser encore, si elle veut « gagner sept matchs d’af­filée dans un gros tournoi et rentrer avec le trophée dans les bras », comme elle l’avait affirmé à la presse britan­nique. Même chose pour Wozniacki qui décla­rait hier : « Je crois que je peux gagner Wimbledon cette année. Je dois le croire. Le circuit féminin est très ouvert en ce moment. Vous ne savez jamais ce qu’il va se passer, il y a toujours des surprises et des joueuses que vous n’at­tendez pas en quarts ou en demie. » Ca n’est pas faux, certes. Mais quand on voit la régu­la­rité d’une Maria Sharapova, il faudra compter sur bien plus qu’une surprise pour concré­tiser ce rêve bien loin de toute réalité… 

Résultat, Marion Bartoli se retrouve dans une posture idéale pour défendre son titre, sur le gazon d’Eastbourne. Après un premier tour parfai­te­ment négocié face à Sorana Cirstea, elle affron­tera Aleksandra Wozniak, en huitièmes. Possible quart face à Lucie Safarova ou, pour­quoi pas, la jeune Heather Watson. Pironkova ou Hantuchova en demie ? Et Kerber en finale ? La route semble dégagée et la voilà qui a une belle occa­sion d’en­granger de la confiance avant de défendre un quart de finale au Grand Chelem londo­nien. A elle d’en profiter. Rien n’est moins sûr, lors­qu’on voit les problèmes de constance de toutes ces « top players »…

Kvitova out !