On avait annoncé Nikolay Davydenko et Jo‐Wilfried Tsonga en montée de température à Shanghai. Le match a longtemps envoyé du petit bois avant que le Français baisse physiquement, puis mentalement et s’incline en trois sets (6−7 6–4 7–6)
Ca a commencé comme on l’attendait, un set serré où les deux maîtres n’ont pas perdu beaucoup de points sur leur engagement. Grosse qualité de service slicée pour Tsonga et même agressivité qu’à Bercy pour venir écourter les échanges, métronome habituel pour Davydenko matinée d’une belle série d’aces en long de ligne qui montrait les progrès du Russe dans ce secteur. Chacun tablait sur son capital pour faire la différence, elle se concrétisait au moment clef d’un tie‐break placidement atteint. Malgré deux balles de set sauvées courageusement à 6–4, Davydenko s’écroulait sur une volée facile de revers et donnait le premier set à un Tsonga un chouia plus entreprenant sur l’ensemble du set (8−6)
Un chouia seulement tant le bon Nikolay apparaissait ne pas vouloir lâcher un pouce de terrain et continuer son forcing vers le filet. Exercice mentalement récompensé par une pression permanente sur un Tsonga visiblement perturbé de se faire marcher dessus avec une telle intensité, mais exercice toujours périlleux quand le Russe continuait son festival de volées de revers aventureuses. Reste que c’est en mettant un petit coup de pression en plus sur le service du Français à 5–4 que le premier petit trou d’air apparaissait. Plus d’ace depuis une heure, pas de seconde balle jaillissante, largement moins de précision physique sur le petit placement et Tsonga s’inclinait sans discussion sur un revers long de ligne impeccable d’un Davydenko transformé en distributeur de cacahouettes (6−4).
La suite ? Un match qui basculait très vite en faveur du Russe, et l’apparition d’une gêne physique d’un Tsonga qui ne mettait plus toute la sauce dans chaque coup, se retournant vers son camp l’œil déjà battu. Seule des traces étonnantes de nervosité de Davydenko déjà à 4–2, puis plus prégnantes à 5–2, pour devenir pathologiques à 5–3 semblaient pouvoir retarder l’échéance d’un Manceau figé dans la grimace. Et pourtant le miracle redevenait possible quand le Russe ne contrôlait plus du tout ses nerfs en offrant 4 balles de débreak à un Jo tout à coup révigoré. Un coup de bluff monstrueux avec une amortie long de ligne et Tsonga était de retour, sans même comprendre comment, ni pourquoi.
Insondable Davydenko qui se mettait alors à rejouer et claquait un 7–0 comme à l’entrainement. Vous avez dit montagnes russes ?
Publié le dimanche 9 novembre 2008 à 12:26