Serena Williams est titanesque. A déjà 31 ans, l’Américaine vient de remporter le Masters. Son troisième en carrière. Une performance qui lui permet de rejoindre d’autres grandes joueuses telles que Chris Evert, Martina Navratilova, Steffi Graf, Monica Seles et Kim Clijsters. En conférence de presse, Serena était ravie. Et a concédé qu’il s’agissait d’un objectif.
« Serena Williams, la vraie numéro un mondiale ». Pour les visiteurs du site ESPN, voilà ce que titrait sur son blog Peter Bodo ce matin. « La patronne » pour WLT et l’Equipe. « L’apothéose » pour Le Monde. Au lendemain de sa victoire au Masters, l’Américaine a mis tout le monde d’accord. Même la numéro deux mondiale Maria Sharapova n’a pas fait le poids. 6–4 6–3 en 1h29 de jeu. On a vu plus disputée comme finale. Mais que faire face à la puissance de Serena ? « Elle a encore super bien servi aujourd’hui. Je n’ai peut‐être pas été bonne en retours, mais c’est l’une des raisons pour laquelle elle est une grande championne et a eu une carrière aussi fantastique ». Masha n’y est pas allée par quatre chemins pour évoquer sa défaite. Pouvait‐il en être autrement ?
Visiblement, non. Cette saison, Serena n’a pas beaucoup joué. Quatorze tournois au total. Combien de remportés ? Sept. La moitié des tournois qu’elle a disputé. Le choix de l’Américaine de ne participer qu’aux évènements majeurs pour s’économiser n’est pas anodin. Dans le lot, elle a remporté Wimbledon, les JO, l’US Open et maintenant le Masters. C’est absolument hors normes. Certains critiques ce choix. Comme Dinara Safina, ancienne numéro un elle aussi. « La numéro un mondiale n’est pas une joueuse qui joue exclusivement les tournois du Grand Chelem, même en les gagnant, mais celle qui reste stable sur toute une saison. Tout le monde a commencé à oublier les performances de Vika, de même pour Maria Sharapova, qui a gagné Roland Garros, après que Serena ait remporté l’or aux Jeux Olympiques et l’US Open. C’est une erreur. Faites la jouer une saison entière, et là on verra qui sera la numéro un. » Toujours est‐il qu’aujourd’hui, c’est le nom de la plus jeune des soeurs Williams qui est sur toutes les lèvres. Moins celui de Azarenka, numéro un qui a raflé Melbourne. Et encore moins celui de Sharapova, malgré son retour au premier plan et sa victoire à Roland.
Non, la star, c’est Williams. Ecrasante à Istanbul, où elle n’a pas concédé le moindre set, l’actuelle troisième joueuse mondiale avait la banane en conférence de presse. « C’était exactement mon rêve et je suis très heureuse d’avoir été capable d’y parvenir. Les spectateurs ici sont incroyables, très sympas et apportent beaucoup de soutien. Je n’ai jamais vu autant de pancartes avec mon nom dessus. Je ne peux pas vraiment expliquer ce que je ressens. » Une joie qui laisse place très vite au petit jeu des confessions. Une habitude avec Serena, plutôt taiseuse sur ses objectifs, avant d’évacuer ce qu’elle a sur le coeur une fois un titre majeur en poche. « Maintenant que j’ai gagné je peux être honnête, je voulais vraiment gagner ce titre, et je me suis mise la pression pour y arriver. Je le voulais tellement, mais je ne voulais pas le dire. J’ai eu une telle année, c’était vraiment important pour moi de gagner, et ce titre en particulier. »
Une telle année, certes. L’une des plus grandes aussi, non ? « Je pourrais dire que c’est la meilleure saison de ma carrière, même si j’ai peut être eu un peu de mal à démarrer. » Quand même pas comme 2002 Serena. « Mais 2013 arrive » renchérit‐elle avec malice. Alors ne lui parlez pas de fin de carrière…
Publié le lundi 29 octobre 2012 à 14:17