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Petra Kvitova, la confiance, c’est tout

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Petra Kvitova est engagée à Stuttgart, cette semaine. La Tchèque, qui a envoyé son pays en finale de la Fed Cup, attaque la saison sur terre battue avec la volonté de retrouver la verve et la dyna­mique qui la portaient fin 2011. Analyse en confé­rence de presse.

« C’était impor­tant pour moi de gagner. Ca va booster ma confiance. » Petra Kvitova a remporté, le week‐end dernier, son premier match depuis un mois et l’ou­ver­ture du tournoi d’Indian Wells. Face à Francesca Schiavone, d’abord, puis Sara Errani, ensuite, en Fed Cup, elle a renoué avec la victoire et s’est offert deux morceaux de choix. De quoi lui redonner cette « confiance », après un drôle de début d’année… Lancée sur une dyna­mique formi­dable fin 2011, avec un titre à Linz, un autre aux Masters et la Fed Cup en prime, elle a déçu en janvier, à l’Open d’Australie. On la sentait toute proche d’en­filer le costume de patronne du circuit… Elle s’est fait voler le rôle in extremis par Victoria Azarenka. A l’at­taque de la saison sur terre battue, sa moins bonne surface, elle doit se rassurer… Pas évident, ce numéro d’équi­li­briste. Pas évident, mais pas impos­sible : elle qui a eu de tristes résul­tats sur terre par le passé, avait réalisé une ocre saison 2012 de belle facture. Une finale au 100 000 de Prague, chez elle, pour le fun ; mais, surtout, un titre à Madrid, avec des victoires sur Vera Zvonareva, Victoria Azarenka et Na Li. Cette dernière la battra, quelques semaines plus tard, en huitièmes de finale, à Roland Garros. 

« Avant l’année dernière, je n’ai­mais pas beau­coup la terre », confirme‐t‐elle en confé­rence de presse, à Stuttgart. « Je préfé­rais les surfaces dures et le gazon, parce qu’elles sont plus rapides et que je me sens plus à l’aise dans mes dépla­ce­ments dessus. Mais j’ai gagné Madrid et, désor­mais, je sais que je peux bien jouer sur terre aussi. »

« Avant l’année dernière, je n’ai­mais pas beau­coup la terre »

Pour cette raison, la voilà présente à Stuttgart, tête de série numéro trois. Avec, en entrée, une robo­ra­tive Francesca Schiavone, qui, sur terre, pour­rait bien retrouver quelques éclats – de chocolat, de tennis, une recette, en somme, pour retrouver le goût de la victoire. C’est la première fois qu’elle fait étape dans ce tournoi trois étoiles, Premier Event au tableau relevé. Se confronter, d’emblée, à une concur­rence extrême sur cette surface déli­cate, se mettre en danger pour se jauger, prendre confiance et/ou voir dans quelles direc­tions s’en aller travailler, tels sont les objec­tifs de Petra cette semaine. Schiavone, puis Wozniacki peut‐être, voire Sharapova ensuite… Il va falloir donner de soi‐même ! D’autant, qu’en ligne de mire, se profilent la défense de sa place de numéro trois mondial et, plus loin, son titre à Wimbledon. Agnieszka Radwanska, numéro quatre, la talonne, à 400 points. Mais Petra ne s’en fait pas. Pour elle, les tops players du circuit WTA sont à un pied d’éga­lité et la vraie patronne ne s’est pas encore affirmée.

« J’attends avec impa­tience de jouer à Stuttgart », explique‐t‐elle. « C’est un beau tournoi et c’est la première fois que je viens ici, donc je suis assez excitée à l’idée d’y jouer. Je voulais le disputer l’année dernière, mais j’avais dû me retirer après la Fed Cup, parce que je m’étais blessée. Cette saison, je suis prête à jouer. Je suis arrivée hier (lundi) et je vais faire mon premier entraî­ne­ment, là (mardi). » Elle revient sur la hiérar­chie fémi­nine : « Si vous regardez Vika (Victoria Azarenka), elle a joué de manière incroyable depuis le début de l’année. Maria (Sharapova) joue égale­ment très bien. Et Agnieszka (Radwanska) a gagné à Miami. Nous avons beau­coup de joueuses au top, mais je ne sais pas si l’une d’entre elle va réel­le­ment se mettre à dominer le circuit féminin. »

« Je ne sais pas si l’une d’entre nous va réel­le­ment se mettre à dominer le circuit féminin »

Pour ce faire, revenir du bon pied et le poser, ferme et solide, sur la terre battue occi­den­tale et, pour­quoi, s’im­poser comme cette fameuse patronne – encore faut‐il retrouver la confiance -, Petra a fait un tour du côté de la Turquie, en compa­gnie de son prépa­ra­teur physique. Un séjour de deux semaines pour travailler en profon­deur. « Je dois énor­mé­ment m’amé­liorer sur le plan physique », concédait‐elle il y a quelques jours. Attention à la fragi­lité… Blessure au tendon d’Achille en février, puis virus malvenu… « J’ai une grosse marge de progres­sion dans chaque secteur de ma prépa­ra­tion physique et, après ma maladie en février, il est devenu clair que j’avais besoin de passer ce cap. » Ses solu­tions sont simples sur les plages médi­ter­ra­néennes : « J’essaie de devenir plus rapide et plus forte. Nous courons énor­mé­ment dans le sable sur de très longues distances. On monte des collines, on passe aussi beau­coup de temps dans la salle de gym. » Bon, ce régime a fait payer son corps d’une petite bles­sure aux abdo­mi­naux, mais « rien de sérieux ».

« Pourquoi la Turquie ? » l’a‐t‐on inter­rogé à Stuttgart. « C’est plutôt une ques­tion à poser à mon prépa­ra­teur physique ! C’était la troi­sième fois que j’y allais. Lui, il aime bien aller là‐bas. Il y a du sable… On a beau­coup couru sur le sable. Le climat est agréable, on est près de la mer – pour moi, une asth­ma­tique, c’est bien ! »

C’est « bien », oui. On espère que cette respi­ra­tion va lui permettre de prendre son souffle, de jouer un tennis inspiré et d’éviter l’apnée dans les semaines qui viennent !

La raquette de Roger Federer, ici !